Ils l’attendaient depuis plusieurs semaines et c’est désormais chose faite. Sans grande annonce, Cupertino a semble-t-il écouté les griefs des éditeurs de Presse, en ce qui concerne les abonnements intégrés dans les applications iOS (dits « abonnements In-app »). Ainsi, les conditions générales ont été en partie, revues. Mais pour comprendre ce qui a changé, il faut d’abord savoir ce que prévoyait Apple au départ.

Rappels des faits

En février dernier Apple annonçait son système d’abonnement et offrait le marché suivant aux éditeurs de contenus (ndlr : à la Presse) :

« Apple exige que si un éditeur choisit de vendre un abonnement numérique à part, en dehors de l’app, cette même offre d’abonnement soit proposée, au même tarif ou à un tarif inférieur, aux clients souhaitant s’abonner à partir de l’app. En outre, les éditeurs ne pourront plus fournir des liens dans leurs apps (par exemple, vers un site web) permettant au client d’acheter du contenu ou des abonnements en dehors de l’app. »

Apple revoit sa copie

Désormais, les conditions générales de ventes se voient vidées de leur substance : dans la nouvelle version publiée cette semaine, l’article relatif à ces fameux abonnements ne fait tout bonnement plus mention de conditions tarifaires. L’article 11.13, devenu 11.14, ne stipule plus que l’interdiction de la présence de lien ou de bouton envoyant l’utilisateur à l’extérieur de l’application afin de lui vendre des contenus. Notons que la vente reste le domaine réservé du système In-App d’iOS.

Les éditeurs ont donc toute liberté de pratiquer les prix ou promotions de leur choix dans leur offre In-App, distincts des offres sur leur site. Dans les faits, un abonnement In-App pourra être proposé à un prix plus élevé par l’éditeur, que sur le web, si ce dernier veut compenser les 30% prélevés par Apple lors de la transaction… La bataille est donc gagné pour la Presse.


Les effort du Groupement des éditeurs de services en ligne (GESTE), qui en début de semaine avait rendu public un courrier envoyé à Steve Jobs, dans lequel il listait différents points de désaccord, soulignait ce point qui d’après eux :

« empêch(ait), de fait, la mise en place de toute offre marketing ou promotionnelle ». GESTE

Pour résumer

Les conditions imposées par Apple aux éidteurs de contenues étaient jusqu’ici les suivante :

  1. L’éditeur paye l’hébergement de son application sur l’App Store, mais doit obligatoirement implémenter le système in-app d’Apple pour proposer des achats au sein de mon application (point déjà très discutable).
  2. L’éditeur doit obligatoirement proposer le prix le moins cher ou identique sur le système in-app d’Apple par rapport aux prix proposés en dehors de la plate-forme iOS.

Le point 2 vient d’être abandonné par la Pomme et à juste titre, car cette règle était difficilement acceptable pour l’utilisateur, quelque soit sa plateforme (Web, Android, iOS, …) ainsi que pour les éditeurs… La marche arrière d’Apple est une très bonne chose. Dans les faits, Apple a donc pris conscience que si les éditeurs souhaite facturer moins cher leur production écrite sur Android ou iOS, cela ne regarde que les éditeurs et en aucun cas Apple ou Google. Sauf exclusivité, de quel droit Apple avait-il son mot à dire, lequel n’est en aucun cas un « ayant droit » du contenu ? Il semble évident que le diffuseur (ndlr Apple) n’a pas à intervenir sur le contenu d’une création (application, film, musique, etc.).

Reste que cette histoire met encore en avant le problème de l’écosystème iOS, très verrouillé par Cupertino. Espérons qu’Apple continue aussi judicieusement à revoir sa copie et à ouvrir sa plate-forme dans le bon sens.

Source ∫ MacRumors