Usines Apple aux Etats-Unis : les ambitions contrariées de Steve Jobs
Alors que de nouvelles rumeurs laissent entendre qu‘Apple pourrait de nouveau installer des usines aux Etats-Unis (ce qui permettrait à Cupertino de se protéger des taxes à l’importation), il n’est pas inutile de se rappeler que le californien avait déjà tenté l’aventure de la production localisée durant les années 80, sans trop de succès d’ailleurs. Ainsi, Randy Battat, ancien ingénieur d’Apple, se souvient encore de l’usine Macintosh qui avait été bâtie dans le Fremont (Californie), une usine presqu’entièrement automatisée, sur le modèle des usines japonaises de Sony. « Les japonais étaient alors perçus comme des magiciens de la production » explique Battat; « l’idée était de créer une usine à flux tendu avec zéro déchet. Ce n’était pas génial pour les affaires ».
L’usine Macintosh d’Apple à Milpitas (Californie)
Steve Jobs était alors littéralement obsédé par l’automatisation des outils de production, mais cette obsession n’a pas empêché l’échec de l’usine de Fremont. Jean-Louis Gassée, directeur de la division produit d’Apple en 1988, considère aujourd’hui que Cupertino n’avait pas la culture d’entreprise nécessaire : « Nous n’avions pas la culture de la production ». Pour autant, cette première (et mauvaise) expérience n’a pas découragé Apple. Ainsi, les Mac Pro cylindriques ont bien été fabriqués aux Etats-Unis (à Austin); aujourd’hui, Foxconn, premier fournisseur d’Apple, construit aux US une usine pour la fabrication d’écrans OLED.