Tony Blevins n’est sans doute pas le cadre dirigeant d’Apple le plus populaire, si tant est que ce dernier soit même connu du grand public. Cet homme de l’ombre chargé de négocier les prix des composants (et autres broutilles) avec les fournisseurs s’est taillé une réputation de « tueur » dans le milieu, ce qui lui a même valu le surnom de « Blevinator ». Le long portrait tracé par le Wall Street Journal est à la fois stupéfiant et édifiant : les collaborateurs de Blevinator le décrivent comme un patron sans pitié dont « le travail consiste à piller une ville comme un viking et à en tirer toutes les ressources ». Ambiance…

Ce caractère bien trempé aurait permis à Blevins de gravir rapidement les échelons chez Apple, et d’obtenir la confiance sans faille de Tim Cook. De fait, Blevinator a imposé son style « tranchant » dans tous les dossiers chauds qu’Apple a eu à traiter ces dernières années. Le litige avec Qualcomm concernant le tarif des licences de brevets FRAND ? Tony Blevins pousse les fournisseurs d’Apple à ne plus payer leurs licences au fondeur, histoire de faire monter la pression. Les panneaux de verre géants de l’Apple Park ? Blevinator obtient les prix les plus bas sans mégoter sur la qualité finale.

C’est encore lui qui gèrera les relations houleuses avec Imagination lorsqu’Apple se décidera à concevoir lui-même les eGPU de ses iPhone (depuis, Imagination est redevenu un partenaire d’Apple). Last but not least, le bouillant Blevinator n’hésitera pas à insulter l’un des dirigeants de Japan Display par téléphone, après avoir été convaincu que ce dernier avait enfreint un accord de non divulgation d’informations. Même si tout cela manque un peu de finesse, on se dit que Blevinator a du beaucoup plaire à Steve Jobs, le patron d’Apple n’hésitant jamais à pousser d’énormes coups de gueule dès que l’occasion se présentait…