Il est inutile de se cacher derrière son petit doigt : l’industrie du smartphone a un impact environnemental qui est très loin d’être négligeable. La production d’un seul smartphone comme l’iPhone 13 « pèserait » au total 120 kg de CO2, un chiffre à multiplier par les centaines de millions d’appareils mobiles qui sortent chaque années des usines géantes de TSMC, Pegatron et consorts. S’il est toujours possible d’améliorer l’empreinte carbone des matériaux utilisés (l’iPhone n’est pas mal placé sur ce coup là), d’autres choix marketing peuvent poussent artificiellement à l’achat d’un appareil neuf, comme les petites réparations que l’on ne peut pas faire soi-même, les composants soudés/collés ou les systèmes d’exploitation qui ne sont plus compatibles (et là, l’iPhone n’est pas forcément très bien placé).

Atelier reparation Largo

Un smartphone en réparation chez Largo 

La solution la plus efficace, au delà des belles promesses des fabricants concernant la fin de l’obsolescence programmée, reste de loin l’achat d’un smartphone reconditionné. L’Ademe estime ainsi que l’achat d’un smartphone reconditionné, c’est jusqu’à 91% d’empreinte carbone en moins par rapport à un mobile neuf ! La prise de conscience est cette fois réelle, tant au niveau des consommateurs que des régulateurs. En France, le reconditionné est désormais la règle pour les réparations assurées par les fabricants, tandis qu’en Europe, tout est mis en place pour limiter la production de certains accessoires (chargeurs et écouteurs non disponibles dans la boîte, port de charge unique, droit à la réparation, etc.).

Atelier de test chez Largo

Ces mesures étaient plus que nécessaires, car il y a effectivement urgence : en France, les terminaux avec écrans (dont une très grosse part de smartphones) représentent « 64% à 92% »  de l’empreinte environnementale du numérique selon l’Ademe. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie juge qu’« En moyenne, faire l’acquisition d’un téléphone mobile reconditionné permet une réduction d’impact environnemental annuel de 55% à 91% (selon les catégories d’impacts) par rapport à l’utilisation d’un smartphone neuf ». Si l’occasion reste un marché relativement simple (revente du smartphone d’occasion sur un site dédié ou de la main à la main), celui du reconditionné est nettement plus programmatique, avec pas moins de 8 étapes clefs à respecter (avec quelques variations pour les fabricants qui utilisent des composants reconditionnés pour les réparations). Ces étapes sont la collecte des téléphones en fin de première vie,  le tri des mobiles, l’effacement des données, le diagnostic de l’état du téléphone, la réparation de ce qui doit l’être, le contrôle de qualité et de fonctionnement, l’évaluation du « grade cosmétique » (le coup d’œil final en somme) et enfin le packaging et la commercialisation. Ouf !

Atelier de test chez Largo

Si les fabricants eux-mêmes optent donc parfois pour le reconditionné dans certains cas bien précis (réparation), leurs initiatives restent toutefois encore timides, surtout si on les compare à certains poids lourds du secteur du reconditionnement, à l’instar du français Largo. La start-up Largo, entreprise éco-responsable basée à Sainte-Luce-sur-Loire et déjà considérée comme l’une des entreprises leader dans le secteur du reconditionné, va ainsi étendre la surface de son site industriel (de 700 m2 à 1 000 m2) et a automatisé récemment une partie de son outil de production : six robots eTASQ Motion (conçus et brevetés par l’entreprise PONANT Technologies) sont désormais en charge de la phase de testing, et notamment les tests des Interfaces Homme Machines (IHM). Ces robots ont été calibrés et paramétrés en collaboration avec Largo de manière à répondre aux besoins spécifiques de l’entreprise. Les opérateurs qui suivent le bon fonctionnement de la chaine automatisée peuvent aussi programmer les machines afin d’affiner les résultats souhaités.

iPhone en réception chez Largo

L’éventail des tests effectués vise l’exhaustivité : la chaine automatisée assure ainsi jusqu’à 37 points de contrôle. Sont ainsi évalués la connectivité du mobile reconditionné (3 points de contrôle), l’audio (6),  les boutons (6),  les différents capteurs (6), l’écran (3), les capteurs photo/video (8), la batterie (2), et la sécurité (3). Au terme de ces tests, un dernier contrôle qualité cette fois supervisé par des employés assure l’étape finale juste avant la distribution. Au delà des gains de production, Benjamin Larose, Directeur de la production chez Largo, affirme que « L’automatisation des tests va permettre à Largo d’améliorer la qualité de son reconditionnement en retirant toute notion de subjectivité, notamment lors de l’appréciation de la qualité d’image ou de la qualité du son ». Autre avantage, la chaine automatisée de tests permet de décharger les équipes en place des tâches les plus répétitives, les opérateurs disposant alors de plus de temps pour effectuer des activités à plus forte valeur ajoutée.

Un iPhone en réparation chez Largo

La cadence des robots de Largo est infernale, dans le bon sens du terme : chaque heure, jusqu’à 20 smartphones peuvent être contrôlés par les robots eTASQ Motion. Le fonctionnement en continu de la chaine automatisée permet aussi à Largo d’envisager un quasi doublement de ses capacités de reconditionnement, qui passeront de 13000 produits reconditionnés chaque mois en 2021 à plus de 25000 produits reconditionnés/mois en 2022. Cette automatisation de la phase de test soutient aussi efficacement les pics d’activité, lorsque la demande en reconditionné est en forte hausse sur une période donnée. Ces améliorations techniques et logistiques produisent leurs résultats : depuis sa création, Largo a reconditionné plus de 200 000 smartphones en France !

C’est donc peu dire que les entreprises du reconditionné comme Largo se sont positionnées sur un marché porteur : 1 français sur 3 a déjà acheté un smartphone reconditionné, une part en constante augmentation ces dernières années. Les raisons d’acheter du reconditionné sont multiples, mais pour les 2/3 des français (source Kantar), le prix reste le premier critère d’achat, assez loin devant l’environnement (qui est tout de même le troisième critère d’achat). Il faut dire qu’en 2021 le prix moyen de vente d’un smartphone était de 446 euros en France (source GfK), contre 279 euros pour le prix de vente moyen d’un smartphone reconditionné ! Une différence de tarif colossale (jusqu’à 70 % moins cher sur certains modèles), et d’autant plus sensible sur les modèles les plus haut de gamme… qui sont aussi les plus demandés sur le marché du reconditionné. Les iPhone sont ainsi les modèles reconditionnés les plus recherchés, suivis par les Galaxy de Samsung et une ribambelle de modèles de marques chinoises (Xiaomi, Oppo, Vivo, etc.). 3 millions de smartphones reconditionnés se sont écoulés en France en 2021, et l’on peut gager que ce sera encore bien plus haut sur l’année en cours…

 

[Sponso]