C’est sans doute un « triste » signe de notre époque. Selon un expert, de plus en plus d’hommes seuls (adolescents, routiers, hommes trop timides ou sans séduction) développeraient des « sentiments » vis à vis des assistants numériques de type Siri. D’autres encore auraient même des débuts de conversation sexuellement explicite, mais l’on peut supposer alors que la « pudeur » programmée chez Siri ne fasse très vite tourner ça à la farce.

iPhone 6s Siri

Dis Siri, tu es libre ce soir ?

Ilya Eckstein, le patron de Robin Labs, une société qui a réalisé un chatbot conversationnel, fait remarquer que certains hommes (car il s’agit presque toujours d’hommes), ont jusqu’à 300 conversations par jour avec le chatbot. 5% des conversations avec l’assistant numérique seraient aussi sexuellement explicites, ce qui n’est pas vraiment négligeable. Pour Eckstein, « Cela se produit parce que les gens sont seuls et s’ennuient« ; les individus les plus esseulés utiliseraient donc leur assistant pour se donner l’illusion d’une présence féminine : « ils veulent flirter, ils veulent rêver à une petite amie ou même à une esclave sexuelle« .

her-film-oreillette

Her: ou l’histoire bouleversante d’un homme seul qui tombe profondément amoureux d’une intelligence artificielle 

Ces informations étonnantes sont corroborées par d’autres professionnels du secteur; ainsi, Deborah Harrison, qui travaille au développement de Cortana chez Microsoft, estime qu’ « une grosse partie du volume des requêtes effectuées via Cortana concerne la vie sexuelle du chatbot » (ce qui est étonnant puisque par définition, pour un chatbot, la vie sexuelle doit se résumer à un comptage de bits…hum…).

Pour autant, qu’il s’agisse de Microsoft, Google ou Apple, aucun ne semble concerné par cette pression constante des individus plongés dans la solitude; aucun ne semble vraiment pressé de rendre Siri/Cortana/Google Assistant plus affectueuse, et plus « humaine » dans leurs réactions; ils ne parlent que de Big Datas et de données analytiques, à tel point que l’on en vient à se dire que si une startup concurrente osait se positionner sur le créneau d’un agent conversationnel plus humain et impliqué dans sa relation avec l’homme, elle aurait sans doute toutes ses chances de percer…