Alors même que de nombreux analystes n’hésitent jamais à ressortir les arguments les plus éculés pour justifier une thématique du « Apple is Doomed » (Trad : Apple est foutu), l’analyste d’UBS  Steven Milunovich tient un tout autre discours et estime au contraire que le californien fait partie des rares sociétés à constituer un monopole anti-fragile, c’est à dire être pratiquement immunisé contre un phénomène de chute trop brutale des ventes pour une raison simple : le tarif de ses produits.

Milunovitch note en effet que le prix moyen de vente d’un iPhone atteint désormais pratiquement les 700 dollars (alors que Samsung écoule ses smartphones à un prix de vente moyen d’environ 200 dollars), ce qui permet à Apple d’accumuler rapidement du cash et ainsi se mettre à l’abri des coups durs (et accroit ses capacités d’investissement ou de rachat de sociétés innovantes afin de mieux lutter contre les avancées de la concurrence). Le « pouvoir du prix » est considéré par nombre d’analystes (dont Horace Dediu) comme la marque des sociétés « monopolistiques » (le monopole d’Apple se situant ici sur le haut de gamme).

Ainsi, plus la concurrence se renforce et plus Apple est obligé de réagir, et surtout en a largement les moyens, au point de disposer de ressources très largement supérieures justement aux dits « concurrents ». C’est un peu le syndrome de la contre-attaque; : le poids d’Apple sur le marché premium lui rapporte des ressources financières qui autorisent une marge de réaction conséquente lorsque les concurrents se mettent à progresser plus vite (et sur certains composants plus vite qu’Apple). Cupertino peut donc mettre du temps à réagir, mais au final, cette réaction lui permet souvent de rependre la main; l’iPhone 8 apportera sans doute une nouvelle illustration de cette stratégie…