La Chine accroit fortement la pression sur les entreprises étrangères (et sur Apple)
C’est un long papier du New-York Times qui risque fort de donner des crampes d’estomacs aux cadres dirigeants d’Apple. Selon le grand quotidien américain, le gouvernement chinois aurait mis sur pied, dans la discrétion la plus totale, des audits destinés à évaluer les aspects de sécurité de certains appareils électroniques fabriqués par des sociétés chinoises…ou étrangères. Ces « audits » iraient très loin puisque des cadres dirigeants de ces entreprises seraient même entendus, avec obligation de répondre à une série de questions/réponses dignes d’un interrogatoire policier. Les membres de ce « cabinet de surveillance des technologies » seraient composés de spécialistes de l’armée voire même de salariés d’agences de sécurité chinois !
L’opération séduction de Cook en Chine a peut-être un « fond » plus dramatique qu’il ne le semble, et qui pourrait concerner le maintien d’Apple sur le marché chinois
Aucune question ne serait éludée, et pour tout dire, ces entretiens ressembleraient beaucoup à une façon d’obtenir des informations confidentielles : secrets industriels, failles de sécurité, code sources ou clef d’accès pour les systèmes de chiffrement, etc… Il y a de grandes chances que Bruce Sewell, chargé des affaires juridiques chez Apple, ait fait référence à ce type d’interrogatoire « serré » lorsqu’il expliquait que la Chine avait demandé par deux fois un accès complet au code source d’iOS, une requête qui avait été à chaque fois refusée par le californien.
Des membres du gouvernement américain et nombre de patrons des grands firmes US estiment que ces demandes chinoises n’ont en réalité pas grand chose à voir avec la sécurité intérieure du pays mais bien plutôt avec une volonté de favoriser in fine les entreprises locales, soit en leur livrant les secrets industriels récupérés par ce biais, soit en durcissant les critères d’accession au marché chinois. Le mois dernier, le président chinois Xi Jinping déclarait d’ailleurs sans ambages qu’il fallait mieux définir « quelles choses peuvent être importées qui soient sûres et contrôlables […] et celles qui peuvent être développées en collaboration avec d’autres ». La Chine irait-elle vraiment jusqu’à menacer Apple de bouter l’iPhone hors du marché chinois ? On comprend dès lors que Tim Cook fasse des pieds et des mains (jusqu’à investir massivement dans l’Uber chinois) pour arrondir les angles…