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Six degrés de séparation
/ Drame
Imaginez un inconnu se présentant comme le fils de Sydney Poitier s'incruster chez vous pendant un dîner mondain. Tel est le point de départ de cette brillante et fine comédie, qui permet à Will Smith, bien avant Ali, de prouver combien il peut être un acteur racé et sensible. Ne serait-ce que pour cela, Six degrés de séparation vaut le coup d'œil. Petite merveille d'intelligence, cette comédie acerbe et corrosive est signée du dramaturge John Guare – scénariste, entre autres, d'Atlantic City de Louis Malle et de Taking Off de Milos Forman. Brio des dialogues, fluidité du découpage, montée du suspense, l'éclectique cinéaste australien Fred Schepisi se hisse à un degré de perfection cinématographique qu'on ne lui connaissait guère jusqu'alors – Un cri dans la nuit, Plenty, La Maison Russie. Autre atout du cinéaste : sa direction d'acteurs. Outre Will Smith, elle offre l'occasion de redécouvrir Donald Sutherland – MASH, Casanova de Fellini – et Stockard Channing – Vol à la tire, Grease – à leur meilleur, aux côtés du shakespearien Ian McKellen – futurs Gandalf et Magneto…. Cerise sur le gâteau : s'y dessine en creux un subtil portrait de New York et de son microcosme, digne de Woody Allen.