L’Electronic Frontier Fondation (EFF) a en général la dent très dure vis à vis des sociétés informatiques qui ne respectent pas la confidentialité des données de leurs utilisateurs, mais depuis quelques mois, et sans doute suite aux dénonciations publiques de certaines sociétés américaines vis à vis des contraintes qui pèsent sur leur tête, le ton a radicalement changé.

Dans son dernier rapport Who Has Your Back ? (littéralement intraduisible mais qui signifie « qui se soucie de vous ? ») l’EFF a salué les différentes actions d’Apple et d’autres entreprises américaines pour mieux protéger et informer leurs utilisateurs. Ce classement de la transparence plus que de l’action effective (les entreprises félicitées continuent  de collaborer avec le gouvernement américain) place Apple, Google, Facebook, DropBox, Yahoo et Microsoft en bons élèves de la classe, avec 6 étoiles sur 6 possibles, dans des catégories aussi variées que les demandes d’intervention auprès du Congrès US pour défendre le droit des internautes, le fait d’informer de façon claire et précise les utilisateurs lors de requêtes judiciaires à leur encontre ou bien encore le fait de demander un mandat lorsque ces requêtes sont émises.

Apple-EFF

Dans le fond de la salle, près du radiateur, on trouve sans trop de surprise Snapchat, condamné récemment à 20 ans de surveillance serrée par la FTC, ou bien encore Amazon.

L’EFF considère même que la situation s’est considérablement améliorée depuis quelques années, une amélioration qui doit sans doute beaucoup au grand déballage de l’affaire Snowden, qui aura poussé nombre de grosses entreprises américaines à se ranger beaucoup plus clairement derrière le droit de leurs utilisateurs face à une mécontentement grandissant et qui risquait d’atteindre leur part de marché. On ne peut toutefois éviter un léger sentiment de scepticisme : Google ou Facebook ont été ces dernières années très impliqués dans nombre d’affaires juridiques portant sur le non-respect de la confidentialité des données utilisateurs. En Europe, Google a même été condamné par les CNIL françaises, italiennes et Espagnoles pour le non-respect des règles de transparence lors de la mise en place par Google de nouvelles méthodes de traitement de données agrégeant les informations de plusieurs services distincts.