Steve Jobs : The Man in the Machine est le prochain documentaire sur la vie de Steve Jobs, un film réalisé par le spécialiste du genre Alex Gibney et produit par CNN Films; Gibney a été déjà récompensé d’un Oscar pour Taxi to the Dark Side, un autre documentaire sur la pratique de la torture autorisée par le gouvernement américain dans sa lutte contre le terrorisme.

Concernant The Man in the Machine, les premiers propos de Gibney laissent clairement comprendre qu’il s’agira sans doute d’un film à charge, d’une oeuvre « provocante et qui parfois ré-évaluera l’héritage de cette icône« . Les documentaires très critiques à l’encontre d’Apple ne manquent pas, de ceux qui font passer la société pour la première responsable des conditions de travail en Chine à ceux qui tracent le portrait d’un Steve Jobs en simple « marketeux » dont les qualités de visionnaire sont totalement gommées. Ce point de vue n’a donc en soi rien de très original, ni de très « provocant » (c’est même l’inverse qui serait pour le coup assez inédit). Le film sera diffusé au prochain SXSW Film Festival qui se tiendra à Austin au mois de mars.

Steve Jobs

Malgré le pedigree prestigieux d’Alex Gibney, il est  permis de s’interroger sur le contenu de cette « ré-évaluation de l’héritage » de Steve Jobs, et ce d’autant plus que Steve Jobs lui-même avait déjà donné les clefs explicatives d’un certain Apple-bashing à son encontre; ainsi disait-il y a une dizaine d’années : « Parfois j’ai été assez dur en dirigeant mon entreprise, et la plupart du temps les gens ne veulent pas partir et je ne leur ai pas donné le choix. Si quelqu’un veut écrire un livre sur moi, la plupart de mes amis ne lui parleront sans doute pas, mais il trouvera bien une oreille attentive chez une douzaine de personnes que j’ai viré, et qui détestent ma façon de faire. C’est certainement ce qui s’est passé pour l’un des ouvrages que j’ai consulté. Je pense qu’il s’agit juste d’un genre de « envoyons quelques flèches sur Steve ». Ainsi est la vie. C’est le monde dans lequel j’ai choisi de vivre. Si je n’en aime pas certaines parties, je peux m’échapper et je n’ai pas à m’en préoccuper. Mais je ne trouve pas cela très « fidèle » « .

Gibney fera t-il mentir Steve Jobs ?