Apple n’a pas seulement passé la surmultipliée sur ses dépenses en R&D cette année. Les acquisitions de la firme de Cupertino ont elles-aussi atteint un niveau record, avec pas moins de 15 sociétés achetées par Apple depuis le début de l’année, sachant que 6 d’entre elles restent inconnues  ! Ces informations – fournies par Tim Cook en personne – sont presque passées inaperçues lors de la publication des résultats pour le Q4 fiscal, et pourtant elles démontrent qu’Apple a le vent en poupe au moment où nombre de ses concurrents se mettent à ralentir, principalement d’ailleurs pour continuer d’afficher une croissance forte sur la période.

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Ainsi, Google/Alphabet est passé de 4,6 milliards d’acquisitions sur les 9 premiers mois de 2014 à…150 millions de dollars d’achats de sociétés en 2015, un coup de frein gigantesque qui aurait surtout permis au géant de l’internet de maintenir des chiffres de croissance (revenus et bénéfices) en progression d’une année sur l’autre; le coût d’ « intégration » des sociétés rachetées, même lorsque ces dernières ne sont « que » des petites start-ups, peut en effet très vite s’élever à plusieurs centaines de millions de dollars…Apple parvient donc à la fois à accumuler un trésor de guerre monumental de 200 milliards de dollars, à racheter pour plusieurs dizaines de milliards de ses propres actions AAPL tout en mettant la main sur une quinzaine de sociétés qui viendront renforcer les multiples pôles de développement de la société (et donc aussi sans doute le projet interne Titan, projet qui concernerait une voiture semi-autonome de type Tesla); et tout ça en passant de 190 à 235 milliards de dollars de revenus et de 40 à 50 milliards de bénéfices…

Tim Cook WSJDLive 2015

Ces investissements très lourds (auxquels il faut rajouter les 15 milliards de dollars dans les dépenses en infrastructure, la fabrication  de nouvelles fermes de serveurs géantes ou les coûts pharaoniques engloutis dans la construction du Campus 2)  démontrent bien qu’Apple est très loin de se reposer sur les gammes de produits actuelles, même si les évolutions parfois incrémentales de tel ou tel modèle de Mac ou d’iPad peuvent donner une impression de gestion « à minima ».  En fait, tout porte à croire que cette montée en charge des « moyens » indique une transformation encore plus radicale du Apple « historiquement » tourné vers la micro-informatique vers une entreprise globale de type Samsung ou Sony (mais avec des ressources financières et un éco-système sans commune mesure avec ceux de ses concurrents…).