L’année commence bien mal pour Apple sur le front « social ». Déjà soupçonné de gonfler ses chiffres sur la « diversité » Apple est à nouveau pointé du doigt pour ses collaborations douteuses avec des fournisseurs qui emploieraient des enfants. L’accusation provient cette fois du très sérieux Amnesty International, qui dans sa dernière étude n’hésite pas à clouer au pilori plusieurs grands groupes de la high-tech américaine et quelques fabricants automobiles. Apple mais aussi Sony, Samsung, Microsoft, Volkswagen et Daimler utiliseraient des batteries lithium-ion dont l’un des composants, le Cobalt, serait extrait par des enfants travaillant dans des mines ! L’extrême dureté des conditions de travail dans les mines de Cobalt et le fait d’y employer des enfants sont des facteurs largement aggravant dans ce dossier très sensible, qu’Apple ne pourra pas éliminer d’un simple revers de main.

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La chaîne de production et de distribution de Cobalt reste néanmoins extrêmement complexe, ce qui pourrait expliquer que certains fabricants n’aient pas eu vent de certaines conditions de travail épouvantables ni même du fait que des mineurs pourraient être employés par des fournisseurs à la limite de l’esclavagisme (40 000 enfants seraient employés dans les mines du Congo). Après l’extraction du minerai par une multitude de petits producteurs, ce sont d’autres intermédiaires qui procèdent à la vente négociée auprès de Congo Dongfang Mining, un vendeur chinois de minerais. Cette société chinoise vend alors son stock de minerais à des fabricants de composants (ici des batteries Lithium-ion), des fournisseurs qui sont eux-même en contrat avec des entreprises comme Apple, Samsung et bien d’autres.

Cette complexité dans la chaîne de production/distribution de Cobalt fait qu’il est en théorie possible que nombre de sociétés pointées du doigt soient de bonne foi en déclarant ne pas connaître l’origine exacte du minerai. C’est en tout cas la position officielle d’Apple, qui a réagi vivement à ces nouvelles accusations et a  déclaré sur les ondes de la BBC qu’il ne tolérait pas le travail des enfants chez ses fournisseurs. Devant la gravité des accusations, Apple a décidé d’enquêter directement sur place, au Congo.