L’enquête de la Commission européenne concernant les avantages fiscaux dont aurait pu bénéficié Apple ainsi que d’autres entreprises en Irlande crée des remous de l’autre côté de l’Atlantique : quelques politiques américains, dont le Secrétaire au Trésor Jack Lew, ont laissé entendre ces derniers mois que les investigations de l’Europe avaient un fond anti-américain, et qu’il s’agissait de rétablir sur le tapis juridique la perte des compétitivité des sociétés européennes qui ne parviennent pas à lutter face aux mastodontes américains.

Margrethe Vestager

Margrethe Vestager, Directrice de la Commission européenne 

Pour Margrethe Vestager, l’actuelle Directrice de la Commission Européenne, ces soupçons ne sont pas fondés; la patronne de la Commission a envoyé une missive au Secrétaire du Trésor US Jack Lew, destinée à éclaircir certains points : « Si une autorité de taxe nationale donne à certaines entreprises un traitement fiscal plus avantageux que d’autres appliqués dans le même pays, cela peut nuire considérablement à une concurrence équitable » écrit ainsi Mme Vestager.

En d’autres termes, Apple, Google et d’autres ne sont pas dans le collimateur de la justice européenne parce qu’ils seraient les représentants de la toute puissance économique américaine, mais seulement, et c’est une raison suffisante, parce qu’ils auraient dépassé les limites fixées par la loi et les traités européens.  Tim Cook devra méditer ces propos alors que sa société pourrait être condamnée au final à payer 8 milliards d’euros en impayés d’impôts sur les bénéfices.