L‘iPhone 8/X ne sera sans doute pas à l’heure cette année, mais ce retard de livraison pourrait finalement être une bonne nouvelle pour tous ceux qui rêvent d’un iPhone réellement novateur, car il pourrait indiquer qu’Apple a choisi pour son « iPhone des 10 ans de l’iPhone » les options technologiques les plus compliquées à intégrer…mais aussi les plus excitantes pour l’utilisateur final.

Outre la production en masse de puces A11 gravées à 10 nm (celles pour les 7s et 7s Plus pourraient être gravées en 14 nm) le gros oeuvre de l’iPhone 8 concernerait avant tout l’intégration du Touch ID sous l’écran OLED de l’iPhone. Cette technologie de capteur d’empreinte intégrée à l’écran n’est pas une nouveauté en soi, mais Apple ne serait pas satisfait du niveau de fiabilité obtenu et surtout des aspects de sécurisation du capteur. Car l’intégration d’un capteur biométrique sous une dalle (OLED ou LCD) implique des difficultés de lecture (de l’empreinte) évidentes, l’épaisseur de la couche OLED venant obligatoirement distordre la visibilité des éléments reconnus par le capteur.

La dalle OLED placée entre le doigt et le capteur Touch ID induit des distorsions optiques qui s’accroissent avec la distance 

Il faut ainsi rappeler qu’un écran OLED de moins d’un millimètre d’épaisseur reste tout de même 5 fois plus épais que la couche de saphir synthétique qui recouvre le bouton Touch ID. Pire encore, les aberrations optiques augmentant selon un angle exprimé en degrés  – comme la flèche tirée avec un simple écart d’angle de 2 degrés par rapport à la cible qui finit totalement à côté de la cible – les distorsions finales peuvent être 5 à 15 fois plus importantes avec un capteur placé sous l’écran.

Des lentilles électrostatiques placées à l’intérieur de la dalle OLED pourraient corriger la plupart des aberrations optiques dues à la couche de matière située entre le doigt et le capteur. 

Apple planche depuis quelques années sur la meilleure façon de corriger ces distorsions, et serait même arrivé à une solution combinant des algorithmes de « correction » à des lentilles électrostatiques placées dans le substrat OLED (voir schéma des brevets ci-dessous);  ces lentilles permettraient – à chaque contact du doigt – de corriger en grande partie les distorsions de l’image perçue par le capteur. La solution préconisée par Apple vise à garantir un niveau de fiabilité équivalent à celui de l’actuel Touch ID, et explique sans doute en grande partie les valses hésitations des rumeurs autour de cette technologie; Apple doit en effet faire fabriquer en masse une nouvelle dalle OLED avec une couche de lentilles électrostatiques à l’intérieur, et affiner ses algorithmes de correction afin de parvenir à un taux d’erreur de seulement 1 sur 50 000; dans ces conditions, on comprend mieux que le californien ait un peu de retard sur ses objectifs initiaux…