Décidément, Microsoft est en petite forme depuis bien des mois. Après son retrait de la course des tablettes [lire : Marché des tablettes : Microsoft repassera plus tard], le très faible décollage de son Windows Phone 7 n’arrange rien. Le raz de marée n’était pas attendu pour de suite, mais tout de même, les résultats non-officiels de ventes de smartphone sous WP7 semblent vraiment très en dessous des attentes de Microsoft. Lancé depuis octobre dernier en Europe et en Asie, et un mois plus tard aux États-Unis, les chiffres officiels du nombre de ventes de Windows Phone 7 étaient jusqu’à présent à peu près aussi flou que les détails d’un réveillon arrosé de la Saint-Sylvestre. Et pour cause, d’une part Microsoft semble avoir donné comme consigne à ses fabriquant et aux divers opérateurs de ne pas parler de chiffres, d’autre part, le nombre d’unités écoulées et transmis, un temps, par la firme de Redmond (2 millions au bout d’un trimestre), concernent le nombre de téléphone envoyés aux distributeurs et non ceux dans la poche des client…

Aujourd’hui, le site russe Mobile-Review enfonce le couteau dans la plaie et avance des estimations peu glorieuses, basées sur des données d’opérateurs et de détaillants, qui amènent à un chiffre de 674 000 smartphones WP7 vendus sur la période de lancement ayant précédé Noël 2010.


Si ce nombre n’a bien entendu rien d’officiel, Pocket-Lint rappelle sur son site que Mobile Review a déjà divulgué des informations de valeur, concernant la Xoom (première tablette Honeycomb), le rapprochement entre Nokia et Microsoft, ainsi qu’un scoop sur le nouveau N8 de Nokia dévoilé au grand dam de son concepteur.

Ces estimations, si elles sont valables, témoignent d’une énorme difficulté pour Microsoft à revenir dans la course, alors même que la firme de Redmond avait opté pour un lancement international avec plusieurs modèles. Parallèlement et à titre d’exemple, il s’est vendu quelques 1,7 millions d’iPhone 4, lors du week-end de son lancement (aux États-Unis et dans quatre autres pays simultanément).

Mobile Review termine en précisant que l’écart entre les Windows Phone 7 livrés et ceux vendus s’est encore accru depuis.

Concurrence impitoyable et interface trop originale ?

A sa sortie, les premiers smartphone dotés de l’interface Metro de Windows Phone 7 nous avaient fait plutôt bonne impression.  Esthétiquement très réussie, cette interface restait cependant plutôt peu agréable, lorsqu’il s’agissait de circuler dans l’intégralité des menus de l’appareil. L’image héritée de Windows Mobile, longtemps jugé catastrophique est peut-être aussi responsable de cette difficile ascension pour la firme de Redmond. Mais cela suffirait-il à expliquer cet échec ?

Windows souffre surement, en premier lieu, de l’avance très importante de la concurrence dans le secteur de marché des smartphone, fagocité par les trois géants que sont Apple, RIM et Google. Alors que Google vend environs 10 millions de smartphone Android par jour depuis le début de l’année [lire : 350 000 activations Android par jour], la dernière étude de Nielsen montre que la plateforme de Google est devenu le premier OS pour smartphone aux États-Unis au 1er trimestre 2011. Les parts de marché « smartphones » aux USA au premier trimestre 2011 sont de 37% pour Android, 27 % sont des iPhone, 22 % pour les BlackBerry -en perte de vitesse- et 10%  pour Windows Phone 7.


Reste que les premiers WP7 de l’alliance Windows/Nokia [Lire : Nokia s’allie à Microsoft pour contrer iOS et Android], pourraient changer la donne. Présentés au début de l’année, ils sont attendus de pied ferme par nombre de consommateurs et pourraient signer un retour plus prospère de Microsoft, aux affaires.