Avant la sortie de son prochain gros jeu basé sur le célèbre et irrévérencieux dessin animé, South Park: The Fractured But Whole, Ubisoft a prévu d’offrir aux joueurs mobiles un titre adapté à la plateforme. Nommé South Park: Phone Destroyer, aucune date n’a encore été donnée quant à sa sortie officielle, mais le jeu est déjà disponible dans des pays scandinaves grâce à un soft launch qui s’est fait bien discret. Votre serviteur l’a testé pour vous, et voici les premières impressions.

Friendly faces everywhere

Et dès le premier lancement du jeu, on retrouve une petite vidéo d’introduction qui nous replonge directement dans l’univers complètement barré des enfants de South Park, qui n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le jeu auquel ils vont jouer. Pirates? Cyborgs? Cartman prend enfin la décision, et entraîne le joueur dans le tutoriel après une rapide création de personnage: on va jouer aux cowboys et aux indiens. A partir de là, toute la narration se déroule via l’interface in-game de textos, ce qui permet de retrouver toutes les discussions et les meilleures punchlines sans trop de difficulté. L’ambiance et le style sont fidèles à l’univers original, et l’aventure nous emmène dans tout South Park, rencontrant au passage tous nos personnages préférés. On retrouve même pendant les combats l’animation légèrement saccadée du show lors des déplacements et actions des personnages. Le décor est planté. Qu’en est-il du gameplay?

CRIPPLE FIGHT!

Côté gameplay, le jeu est un mélange de scroller horizontal et d’invocation d’unités via un deck préalablement constitué, à la Clash Royale. Dans l’aventure solo, l’avatar du joueur, disposant d’un nombre de points de vie proportionnel à son niveau, avance automatiquement dans les niveaux, s’arrêtant dès qu’il y a des ennemis, le temps de les éliminer, avant de reprendre son chemin. Pour ce faire, il dispose d’une attaque de base, très faible, mais devra principalement utiliser ses cartes pour invoquer des unités ou des puissants sorts en payant le coût en énergie approprié. De quatre types différents, tank, assassin, attaquant distance et attaquant au corps à corps, les personnages ainsi invoqués ne sont pas contrôlables, et c’est l’IA qui se chargera de leur faire choisir leurs cibles. Selon leurs niveaux, ils peuvent également avoir des pouvoirs et compétences, activables quand une bulle apparaît au dessus de leurs têtes.  A la fin de chaque niveau, le joueur devra faire face à un boss, et le meilleur des deux l’emportera. Il existe également, indépendamment de l’aventure solo, un mode multijoueurs en versus. Pas de scrolling ici, les deux adversaires sont placés aux deux extrémités de l’écran, et doivent utiliser leurs cartes pour descendre la vie de l’autre le plus possible en trois minutes. En cas d’égalité à la fin de ces trois minutes, ils ont une minute supplémentaire de mort subite pour tenter de prendre l’avantage, et le premier perdant un tiers de sa vie perd aussi la partie.

Freemium isn’t Free

Facile à prendre en main, le jeu prend donc toute sa profondeur lorsqu’on va aller créer et bidouiller ses decks pour être le plus efficace possible. Et c’est là que nous allons parler des choses qui fâchent: les microtransactions. S’il est possible d’obtenir des cartes et des composants en maigres quantités en faisant et refaisant les missions, grâce à la boutique in-game qui offre des packs de cartes gratuits toutes les 4 heures, et avec trois victoires en PvP toutes les 20 heures, le jeu propose également une jolie boutique qui permet aux joueurs de dépenser leur hard currency durement achetée. Avec des packs allant de 5.99 à 54.99 euros, il est possible d’acheter différents boosters de cartes. Plus ces boosters coûtent cher, plus le nombre de cartes et les probabilités d’avoir des cartes de rareté « épique » augmentent. S’il est encore un peu tôt pour affirmer un quelconque côté pay-to-win, le procédé pourra faire grincer des dents les fans, qui ont eu droit à tout un épisode du show qui attribuait les microtransactions abusives au diable canadien, rien que ça. Et ce serait dommage d’en arriver là, puisque pour les amateurs, les collectionneurs, ou les joueurs compétitifs, une grande variété de cartes et de decks à thème sont disponibles, avec des personnages plus barrés que jamais.

Conclusion: Canadian Satan

On se retrouve donc avec un jeu proposant une aventure en solo assez longue et qui suit le même déroulement qu’un épisode standard de la série, ce qui était déjà un très bon point de l’excellent Stick of Truth. Le challenge est au rendez-vous, avec des bons pics de difficultés (parfois même un peu raides) et une rejouabilité bien présente, puisqu’il est possible de refaire des niveaux déjà finis pour gagner de nouvelles cartes ou ressources. Les clins d’oeil, références et doublages tout droits sortis du show aident à renforcer l’univers déjà solide, et le nombre de cartes ravira les amateurs de tactique et de deck building. Le mode multijoueurs, s’il n’est pas pour l’instant sans quelques problèmes techniques de lag ou de déconnexions, reste largement jouable et sera un plus pour les joueurs les plus compétitifs. Reste à voir si l’équilibrage sera assez bien fait pour que les joueurs free-to-play ne soient pas désavantagés trop lourdement sur le long terme.