Apple travaille depuis des années sur une carte SIM virtuelle (ou eSIM), et l’on peut presque s’étonner qu’aucun iPhone actuel n’intègre déjà une eSIM (qui permet de changer plus facilement d’opérateur); on a sans doute aujourd’hui l’explication de ce « retard »; en effet, si l’on en croit les deux journalistes de Bloomberg Mark Gurman et Eric Newcomer, Apple et un petit groupe de fabricant mobiles se seraient plaint auprès du Département de la Justice américaine; Cupertino accuserait AT&T et Verizon, soit les deux plus gros opérateurs américains, de bloquer le « décollage » de l’eSIM avec le soutien discret du GSMA (Groupe de standardisation de l’industrie mobile). 

Le gain de place obtenu par l’eSIM est plus que substantiel

Le New-York Times confirme que le DoJ a bien ouvert une enquête anti-trust concernant une possible collusion entre AT&T et Verizon visant à freiner l’introduction de l’eSIM sur le marché mobile. Et le GSMA serait en effet le « complice » de cette tentative d’obstruction d’une nouvelle technologie. L’attitude de Verizon et d’AT&T à l’encontre d’Apple est un indice aggravant : Verizon refuse aux possesseurs d’iPad « eSIM » toute connexion à leur réseau mobile tandis qu’AT&T bloque tout appareil qui tente de se connecter via une eSIM.

Les deux opérateurs ont déjà réagi à l’information du New-York Times et confirment qu’ils font bien l’objet d’une enquête de justice.  AT&T et Verizon affirment aussi via ce communiqué commun qu’ils travaillent avec le GSMA sur un standard eSIM visant à offrir une « meilleure expérience pour l’utilisateur« , et qu’ils continueront de collaborer avec les fabricants qui sont en désaccords avec les standards actuels (standards qui interdisent de facto l’eSIM sur les smartphones). Il est à noter que Google utilise aussi des eSIM sur ses Google Pixel 2, tout comme Microsoft avec ses dernières générations de tablettes hybrides Surface. Apple n’est donc pas le seul à avoir des motifs de grogne.