L’Australie est une terre de contraste pour Apple. Le pays est certes la troisième part de marché pour l’iPhone (37%), au coude à coude avec le marché américain (2ème), mais c’est aussi l’une des régions du monde où Apple peine à faire avancer certains de ses services (comme Apple Pay, bloqué par les banques Australiennes); dernièrement, c’est le chiffrement d’iOS qui pourrait être largement remis en cause par une loi « sécurité » qui vient tout juste d’être votée. Selon les termes de cette nouvelle loi, qui ne concerne d’ailleurs pas seulement Apple, la justice doit pouvoir accéder à des données numériques privées (y compris les données chiffrées) lors d’enquêtes portant sur certaines catégories de crimes (ceux qui mettent en cause la sécurité nationale, prises d’otage, etc.).

Un simple mandat judiciaire suffit désormais pour « ouvrir les vannes » et la loi prévoit même la possibilité de récupérer ces données à l’insu de l’utilisateur soupçonné de tel ou tel crime. Au delà de la position d’Apple sur le respect de la vie privée, la loi australienne pose une double contrainte technique pour Apple; le chiffrement end-to-end mis en place sur iOS ne permet pas à Apple de récupérer certaines informations, sans même parler de l’impossibilité technique de lire ces informations à distance sans que l’utilisateur ne puisse être au courant. Autant dire que sans le formuler explicitement, les députés Australiens demandent en fait à Apple de développer une version iOS totalement modifiée et blindée de backdoors, de façon à permettre autant la récupération des données que l’espionnage à distance… Au vu de ce qui s’est passé aux Etats-Unis (FBI vs Apple), il n’est pas dit qu’Apple en reste là…