Les ventes d‘iPhone ont chuté dans des proportions importantes lors du Q4 2018 (entre 8 et 11 millions d’unités écoulées en moins) et les 3/4 de cette baisse seraient dus au marché chinois. Apple ne peut plus se mettre la tête dans le sable cette fois-ci (Tim Cook a d’ailleurs reconnu le problème) et doit déjà travailler sur une stratégie de reconquête de ce marché clef. Le Wall Street Journal a obtenu les confidences d’anciens cadres d’Apple, et tous estiment que Cupertino n’en fait pas assez en Chine, au delà de la seule problématique tarifaire.

Selon ces bonnes sources, Apple ne s’adapterait pas assez vite aux spécificités du marché chinois : le faible nombre de modèles est pointé du doigt, mais aussi la fermeture et les contraintes d’iOS et de l’App Store. Apple serait passé trop tardivement à la double-SIM, et aurait aussi loupé le coche de fonctions logicielles devenues incontournables; un exemple parmi d’autres : Apple a attendu l’an dernier pour autoriser la fonction de reconnaissance de QR Code dans l’app WeChat (ultra populaire en Chine).

En toute logique, il existe pourtant peu de chances qu’Apple revoit cet aspect de son business model : le californien ne se risquera pas à affaiblir la sécurité des apps iOS pour permettre aux apps locales de faire leur petite tambouille, souvent dans un respect tout relatif des règles de confidentialité des données (quand ces données ne sont pas directement espionnées ou récupérées par les services de renseignements chinois). Peu de chances aussi qu’Apple autorise des App Store concurrents au sien, même si cela est devenu la norme de facto sur nombre de smartphones Android vendus en Chine; là encore, les retombées négatives en cas de malwares ou de spywares auraient un impact sans doute beaucoup plus important que le gain commercial attendu. L’analyste Richard Kramer (Arete Research) ne dit d’ailleurs pas autre chose : « Quand vous vendez une marque avec un certain cachet, vous ne voulez pas que n’importe quoi puisse nuire à cette image de  marque ».