Il n’aura pas fallu attendre longtemps. Suite aux tensions toujours vives aux Etats-Unis et au gros coup de pression d’une plainte visant Apple – plainte qui demande le retrait de Telegram de l’App Store – Pavel Durov, le fondateur de Telegram, a tenté de montrer patte blanche. Dans un assez long communiqué, Durov a rappelé que le service de messagerie bannissait les prises de parole prônant la violence.

Le jeune CEO a ensuite expliqué comment avait fonctionné la modération de Telegram avant même l' »attaque » du Capitole : « Début janvier, l’équipe de modération de Telegram a commencé à recevoir un nombre accru de rapports sur l’activité publique liée aux États-Unis sur notre plate-forme. Nos équipes ont agi de manière décisive en réprimant les fils de discussion américains qui prônaient la violence. Grâce à ces efforts, la semaine dernière, nos modérateurs ont bloqué et mis fin à des centaines d’appels publics à la violence qui auraient autrement pu atteindre des dizaines de milliers d’abonnés. »

Même si l’on est en droit de penser que cette modération va globalement dans le « bon » sens,  un tel pouvoir de surveillance des fils de discussion pose tout de même quelques questions : la modération visait-elle seulement les discussion publiques et non chiffrées ? Il faut en effet savoir (ou se rapeller) que les messages publiées sur Telegram « sont déchiffrables pour Telegram LLC et stockés durablement sur les serveurs de celle-ci » (source Wiki). Voilà qui est sans doute très efficace pour « choper » de l’extrémiste suprémaciste, mais les opposants politiques vivant en dictature pourraient bien tiquer devant l’absence d’un véritable chiffrage end-to-end.