S’il y a bien une société aux Etats-Unis où l’on imagine pas un scandale semblable à celui qu’affronte aujourd’hui Activision Blizzard, c’est Apple. C’était sans compter sur Ashley Gjøvik, une ingénieure Apple qui dans une série de tweets assassins décrit un environnement de travail hostile, et insecure, et affirme qu’elle a été mise de facto en congés payés, tout au moins le temps de l’enquête interne menée par les RH.

Toujours à l’affût de ce genre d’affaire (même lorsque cela ne repose que sur un unique témoignage depuis la création d’Apple en 1976), The Verge a recueilli les récriminations de l’intéressée : « Pendant des mois, j’ai fait part de mes préoccupations à des employés Apple au sujet d’années d’expériences de sexisme, d’un environnement de travail hostile, de harcèlement sexuel, de conditions de travail dangereuses et de représailles » déclare Ashley Gjøvik.

Les termes sont extrêmement durs, au point que l’on se demande alors pourquoi d’autres témoignages ne sont pas venus les appuyer, comme cela a été le cas dans l’affaire Blizzard. Après tout, Apple est non seulement l’entreprise la plus bénéficiaire au monde mais aussi le GAFA le plus au taquet sur l’inclusion et les questions sociétales. Rappelons aussi que le CEO Tim Cook avait fait son coming-out il y a plusieurs années de cela, ou bien encore qu’Antonio Garcia Martinez avait été mis à la porte 48 heures seulement après avoir été embauché pour les passages d’un roman écrit il y à 6 ans…

La mise en congé forcée doit aussi être replacée dans le contexte : Ashley Gjøvik s’était déjà plaint d’un environnement toxique et sexiste il y a plusieurs mois de cela. Apple ne rigolant pas vraiment avec ces sujets, une enquête interne avait été lancée… et n’avait absolument rien trouvée de répréhensible. Est-on réellement au début d’un scandale de l’ampleur d’un Activision Blizzard, où est-ce ici le ressenti subjectif d’une employée particulièrement sensible (et visiblement tenace) ? Difficile aujourd’hui de conclure en l’absence d’autres témoignages…