Las, le RGPD n’aura pas été suffisant et surtout n’a pas empêché que certaines plateformes publicitaires abusent de méthodes de traçages plus ou moins douteuses afin d’alimenter le secteur lucratif de la publicité ciblée. Le Parlement européen a pris acte de ces évolutions inquiétantes du marketing numérique et a donc voté le Digital Services Act, qui doit réglementer le secteur de la pub en ligne.

tracking autorisation

Si l’on en croit le site Wired, le Digital Service Act s’inspirerait beaucoup de l’App Tracking Transparency mis en place avec iOS 14.5. Rappelons ici qu’une app de l’App Store qui intègre un outil de traçage doit désormais offrir le choix à l’utilisateur d’être ou de ne pas être tracé. Par ailleurs, Apple propose sa propre régie pub nettement moins intrusive à ceux qui souhaiteraient bénéficier de certaines données sans avoir à inclure la fameuse fenêtre pop-up à choix multiples, une concurrence jugée déloyale et contraire au RGPD par nombre de régies françaises qui ont d’ailleurs porté l’affaire devant la CNIL.

Si la France se montre tatillonne au sujet des vertus de l’App Tracking Transparency, ce serait donc beaucoup moins le cas des députés européens, à l’instar de l’eurodéputé allemand Tiemo Wölken : « Je crois vraiment que la protection de la vie privée ne devrait pas être une option réservée aux personnes qui ont les moyens de s’offrir des appareils ou des produits Apple haut de gamme ». En voilà un joli compliment ! De fait, le Digital Services Act obligerait toutes les boutiques d’app (Play Store compris donc) ainsi que l’ensemble des sites à proposer le choix du traçage à l’utilisateur (lorsque le traçage est prévu), ce qui est en effet très proche de la solution d’Apple. Le lobbying des régies publicitaires risque d’être particulièrement intense ces prochaines semaines…