L’App Tracking Transparency a jeté un gros pavé dans la mare en remettant l’utilisateur au centre des décisions concernant l’exploitation qui sera faite de ses données personnelles. Preuve d’une certaine efficacité, l’ATT ferait perdre à Facebook des milliards de dollars chaque année, et ce juste parce que de très nombreux utilisateurs d’iPhone ou d’iPad refusent désormais la récolte de leurs données personnelles. Pour les sociétés qui vivent de la publicité ciblée, la pilule est dure à avaler.

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Pour autant, tout n’est pas rose au pays des pommes : une étude menée par des chercheurs de la prestigieuse université d’Oxford note que l’ATT n’offrirait au final qu’une fausse impression de sécurité, des géants comme Google  ou Alibaba parvenant à contourner les contraintes du systèmes pour récupérer in fine… encore plus de données ! Ces sociétés parviendraient à agréger des données éparses sur un même utilisateur (sans devoir passer par l’ATT donc) afin de recréer des profils types que l’on pourra alors exploiter de nouveau. Cette agrégation s’effectue le plus souvent en reliant à une même adresse IP un certain nombre d’informations (identifiants, adresse mail, connexions à des multiples applications, etc).

Etonnamment, si Google et Alibaba ont réussi à trouver la parade au point d’avoir augmenter le volume de données exploitables, Facebook resterait scotché à la porte d’entrée de l’App Tracking Transparency dans un cas sur deux, peut-être parce que le réseau social se sait beaucoup plus surveillé que les deux sociétés sus-citées et qu’il se refuse en conséquence à utiliser des méthodes un peu plus « borderlines ». L’étude note en outre que les entreprises de petites tailles ne disposant pas des mêmes ressources, l’ATT pourrait même « renforcer les déséquilibres existants dans l’écosystème du pistage numérique entre grands et plus petits acteurs », sans qu’Apple ne soit directement responsable de cet état de fait.