Goldman Sachs – Apple : les raisons de la discorde autour de l’Apple Card
La relation entre Goldman Sachs et Apple, c’est peut-être encore plus violent que la brouille entre Mbappé et Nasser al-Khelaïfi. Un article de The Information tente de démêler les raisons profondes de la discorde entre Apple et la banque d’affaires, et l’on se rend compte que la bonne entente du départ a sans doute rompu sur un manque de préparation… et d’objectifs communs. Apple avait besoin d’une banque d’affaires pour sécuriser les finances et les capacités de crédit de son Apple Card tandis que Goldman Sachs voyait dans ce deal une bonne occasion de redorer un blason largement terni depuis la grande crise financière de 2007-2008, sans compter l’image de gros paquebot poussiéreux de la finance.
Le fait est que les cultures d’entreprises de ces deux géants étaient dés le départ difficilement conciliables : Apple a multiplié les demandes originales pour son Apple Card (cashback instantanés, relevés de facturation alignés sur le mois civil, etc.) alors que Goldman Sachs, engoncé dans ses modèles financiers classiques et sans doute en souffrance sur la partie logicielle, peinait déjà à faire face aux litiges et aux différents soucis de transaction. Tim Cook en personne aurait été « victime » de ce manque d’adaptation : la demande d’Apple Card du CEO d’Apple aurait été dans un premier temps refusée, Goldman Sachs soupçonnant une arnaque. Voilà qui ne fait pas très sérieux. A rebours, Goldman Sachs a aussi pâti des impayés croissants d’une partie des propriétaires d’Apple Card, ce qui empêchait le service d’être rentable… pour la banque d’affaires. Pour couronner le tout, le deal entre les deux entités prévoirait des frais bancaires plus faibles que la moyenne, ce qui ne fait bien sûr pas les affaires de Goldman Sachs.
Le service Apple Card fut un temps tellement dégradé que le Bureau de la protection financière des consommateurs des États-Unis (CFPB) a lancé une enquête. Désormais, Goldman Sachs envisagerait sérieusement d’abandonner son partenariat avec Apple. American Express pourrait reprendre le flambeau, mais rien n’a été officialisé pour le moment…