Le « Droit à la réparation » serait pour Apple une simple aubaine pour gagner encore plus d’argent ? Pas si vite…
Apple et le droit à la réparation, c’est toute une histoire. Le New York Times met les pieds dans le plat avec des révélations… qui n’en sont pas.vraiment. Le célèbre journal tacle en effet le fait qu’Apple pousse le droit à la réparation via sa propre boutique de pièces détachées et de composants, ce dont le fabricant ne s’est jamais caché. Plus « fourbe » encore, Apple authentifie un grand nombre de composants via un numéro de série reconnaissable et souvent obligatoire, ce qui signifie qu’un composant non « conforme » ne peut servir à la réparation d’un iPhone 15 Pro par exemple. Pire encore, le remplacement par un composant standard non certifié (sans numéro de série reconnu par l’OS) peut dégrader le fonctionnement de l’appareil. Là encore, ce n’est pas vraiment une surprise, même si l’on apprend ici que ces pièces certifiées sont plus nombreuses sur les derniers modèles d’iPhone. Peu importe pour le NYT, qui semble conclure que le « Droit à la réparation » est avant tout pour Apple une simple aubaine permettant d’amasser encore plus d’argent, soit via les composants de sa boutique, soit via l’assurance matérielle AppleCare +.
Pour le journal américain, cette obligation de « composants conformes » contreviendrait aussi à l’objectif de limiter l’obsolescence programmée, un point de vue largement partagé en France par l’association Halte à l’Obsolescence programmée. Comme souvent, la vérité est sans doute dans un entre deux un peu moins corrosif. Certes, Apple a défendu à le droit à la réparation dès lors qu’il a compris comment le monétiser, mais certains arguments avancés par le californien pour justifier la certification des composants restent difficilement contestables.
Apple estime en effet que des composants certifiés compatibles empêchent que les utilisateurs ne trafiquent leur iPhone/Mac/iPad avec des composants potentiellement dangereux. Sur ce point, le risque est réel : des personnes ont été grièvement blessées ou sont même décédées des suites de l’utilisation d’une batterie bas de gamme qui a généré un départ de feu ou d’un chargeur qui était mieux conçu pour l’électrocution d’une personne que pour l’alimentation d’un smartphone. Un écran « non conforme » par exemple sera plus susceptible de se briser et d’envoyer des éclats de verre partout tandis qu’un écran certifié aura tendance à simplement se fissurer sous la pression ou un choc. Le même raisonnement peut être étendu au capteur Face ID : remplacé par un capteur non standard, c’est la sécurité même de l’iPhone et de la confidentialités des données qu’il contient qui pourrait être menacée.
L’argument financier avancé pour renforcer l’obsolescence programmé – Apple pousserait vers des solutions de réparation plus chères et donc inciterait les utilisateurs à remplacer l’appareil plutôt qu’à le faire réparer, ce qui reste à prouver en chiffres – est aussi l’argument le plus « sensible » : à justifier uniquement que l’utilisateur puisse acheter le composant le moins cher possible et puisse s’en servir pour réparer lui-même son appareil défectueux, on augmente forcément le risque que le dit utilisateur achète in fine un composant très bas de gamme et parfois potentiellement dangereux. Tiendrait-on le même discours uniquement économique s’il s’agissait de remplacer certaines pièces majeures de son véhicule ? Le NYT cite justement le cas du secteur automobile et de ses pièces standards… mais oublie de préciser que le secteur auto n’a pas l’équivalent du marché gris des composants technologiques, un marché où la standardisation des composants est très loin d’être assurée (et n’offre donc aucune garantie en terme de sécurité). En un clic de souris, je peux acheter un nouvel écran ou une batterie pour mon smartphone, à un prix défiant toute concurrence. Certes, cela peut inciter à réparer son mobile en cas de pépin plutôt qu’à le remplacer, mais rien ne me garantit qu’il n’y a pas de risques pour ma sécurité.
S’agissant des utilisateurs de produits Apple, dont les 2/3 sont des CSP+ (selon les quelques études sur le sujet), la question du coût des composants se pose sans doute encore moins. En quoi alors la stratégie d’Apple renforcerait-elle l’obsolescence programmée ? Les milliards de dollars générés annuellement via Apple Care+, les millions de dollars récoltés par la boutique de composants ainsi que les revenus amassés par les réparateurs agréés prouvent à tout le moins que les propriétaires d’iPhone, de Mac ou d’iPad ont plutôt tendance à faire réparer leurs appareils plutôt que de simplement les remplacer au moindre accroc. Il est tout de même assez étrange que le NYT puisse ici reprocher à Apple de s’enrichir sur le dos des réparations… tout en laissant subrepticement entendre que ces réparations ne sont pas faites et que les utilisateurs Apple seraient de gros gaspilleurs de high tech. Comme un soucis de raisonnement logique…
Après en tant que consommateur faut aussi être cohérent, acheter un iPhone qui a un certain prix et après acheter des chargeurs, batteries, écrans bas de gamme car on cherche le prix le plus bas…
Perso je ne suis pas un pro mais que ce soit pour mes appareils, ou ceux de ma famille, amis et collègues qui me sollicitent pour réparer leurs smartphones (pas que du Apple), je conseille toujours d’éviter le bas de gamme… et jamais eu de mauvaise expérience.
c est comme dans l automobile, la pièce que va te mettre ton garagiste est 2 fois plus chère que celle vendu sur oscaro, il se fait de l argent sur la main d oeuvre et un gros paquet sur la pièce ( 2 a 3 fois plus chère)
Je serais d’accord avec l’article si le téléphone est dans ses premières années de vie. Mais payer le prix fort pour changer l’écran d’un iPhone 11 ou 12 aujourd’hui ne me semble pas trop raisonnable et empêcher de le faire ne devrait pas être autorisé. Après le cas de la batterie pourrait être sujet à débat.