Hier, le quotidien suisse « Le Matin » publiait une enquête sur les conditions techniques imposés aux vendeurs des échoppes Apple qui ne sont pas des Apple Store mais des APR (Apple Premium Resseler). On y apprend que de la hauteur du plafond au choix des meubles, Cupertino contrôle chaque détail de ces magasins où s’écoulent ses produits. Depuis plusieurs années, nombre de vendeurs estiment que les volontés d’Apple sont exagérées.


Le journaliste prend l’exemple d’un magasin de Genève qui vient de rouvrir après 4 semaines de travaux. «Le plus gros du chantier a consisté à modifier la hauteur du plafond», souligne le gérant de l’entreprise. C’est Apple qui a imposé de rehausser la hauteur du plafond, afin que les Mac soient vendus dans un local de 2,75 mètres de haut, au centimètre près.

Le saviez vous ?

Une fois que le local d’une superficie minimale requise est trouvé par un investisseur, les plans de la boutique doivent nécessairement être envoyées à Apple à Cupertino pour la société, ou plutôt ses architectes, décident de l’agencement du magasin, de la nature des meubles à utiliser, etc. Dès lors, le propriétaire doit passer ses commandes de mobiliers en Allemagne, auprès de l’entreprise Dula, seule autorisée à fabriquer les meubles pour Apple.

Un document interne de 102 pages, classé confidentiel et auquel «Le Matin Dimanche» a eu accès, souligne un nombre impressionnant de spécificités à respecter. Du positionnement des pancartes de prix, à l’ordre de placement des produits, rien n’est laissé au hasard. A ce titre, l’iMac doit se trouver à 37 centimètres du bord de la table, son clavier à 12 centimètres… Mieux vaut respecter ces obligations car plusieurs fois par an, des employés de Cupertino se rendent à l’improviste chez ces APR et mesure (règle à l’appui) les fameuses dimensions, l’intensité d’éclairage, etc. Si le revendeur a bien respecté tout cela, ses marges seront confortable, sinon il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même… Le plus fou est que les propriétaires des lieux ne sont pas des franchisés mais des entrepreneurs indépendants.

Pour Alexandre Robert-Tissot, «Apple fixe des règles dont le but est d’améliorer l’expérience des clients. Ensuite, soit on accepte de jouer le jeu, comme moi, soit on fait autre chose. Personne n’est obligé de signer pour devenir APR.»«Le succès d’Apple montre que cela fonctionne», explique le directeur Angelo Müller.

Reste que de nombreux APR reproche à Apple de s’être longtemps reposé sur eux pour se faire connaître et de les laisser à l’abandon depuis que la firme a développer son propre réseau d’Apple Store. «Au début des années 2000, la marque s’est beaucoup reposée sur son réseau de revendeurs agréés. A l’époque, il n’y avait ni Apple Store, ni magasin en ligne. Aujourd’hui, ils nous essorent et, comme coup de grâce, débarquent avec leurs propres magasins, plus grands et mieux approvisionnés», explique l’un d’entre eux.

Notons qu’en France, le plus gros revendeur APR du pays, eBizcuss, a récemment décidé de porter plainte contre Apple pour concurrence déloyale.

Source | Le Matin