Ce ne sont encore que quelques applications, mais leurs retraits de l’App Store indique qu’Apple est en train d’opérer l’un des plus gros changements de sa boutique applicative. Sans roulements de tambours, Cupertino a en effet modifié profondément les règles de validation des Apps, et a commencé à en informer les développeurs iOS. Ces nouvelles règles indiquent clairement qu’une app ne peut plus contenir de vidéos faisant la promotion d’autres Apps, y compris bien sûr dans les cas où la visualisation de ces vidéos rapporte des items ou un quelconque bonus dans des jeux principalement freemium. Il existe quelques exceptions à ces nouvelles règles, qui concernent les applications touchant au secteur de l’aviation ou celles portant sur l’accessibilité (handicaps), mais ce qui est sûr, c’est que les jeux n’en font pas parti.

App-Store-Ad-video

Une autre règle stipule que toute tentative de manipulation des avis portant sur les apps, de quelque forme que soit cette manipulation, peut maintenant aboutir à la radiation du développeur de l’appli concernée; un avertissement sans frais qui concerne donc à priori les « concours » d’avis lancés sur les réseaux sociaux (Flappy Birds), et qui aboutissent au fait qu’une application même médiocre peut se retrouver en tête de gondole grâce au soutien de milliers d’internautes. Pire, il semblerait qu’Apple ait déjà mis dans sa ligne de mire les appels à la « bonne notation » lancés par certains développeurs sur les réseaux sociaux, le plus souvent sur la page Facebook de l’application.

Si Apple appliquait de façon brutale cette nouvelle règlementation, un nombre gigantesque d’apps passerait par dessus bord, et parmi elles des titres provenant de studios reconnus, dont King, Flurry et bien d’autres, sans compter tous ceux qui vivent spécifiquement de ces modèles d’auto-promotion croisée sans même faire semblant de proposer un véritable contenu.

App-Store-regles

Ces modifications de grande ampleur sont dans la continuité de ce qu’Apple a présenté lors de la dernière WWDC: les développeurs présents sur scène vantaient tous les mérites d’applications payantes et de « qualité » (même si les critères de qualité sont en partie subjectifs, il sera dur d’arguer que n’importe quel crapware de l’App Store équivaut aux apps références du Store), une constante qui fait écho à la mise en place par Apple de nouveaux outils adaptés à de vrais projets ambitieux (Metal, SceneKit, et tous les bidulesKit). Au vu du nombre maintenant effarant d’apps disponibles (1,2 millions), Apple sait qu’il a les coudées franches pour commencer à faire un grand ménage et à pousser les productions qui ont demandé un peu plus d’effort que de reproduite le schéma bien rodé du free-to-play, un modèle économique qui a permis à des médiocrités sans nom d’occuper les premières places du classement et d’occulter de fait des réalisations bien plus intéressantes. Reste à voir les réactions des studios de développement qui vivent directement de ce modèle, et qui risquent d’être passablement salées . Finalement, il se peut que cette WWDC ne contente pas tous les développeurs. Mais dans ce cas précis, il se pourrait vraiment que cela aille dans le bons sens.