Steve Jobs l’inventeur; dans l’histoire pas encore vraiment racontée du co-fondateur d’Apple, la partie invention est celle qui prête le plus souvent à débat….du côté de ceux qui estiment de toute façon que Steve Jobs n’est qu’un super-vendeur charismatique des produits de son entreprise, et qui réduisent son impact à la qualité de ses prestations lors des Keynotes. Avec un peu de recul, ce « réductionnisme » du poids de Steve Jobs dans la plupart des grandes inventions de la pomme est sans doute l’une des pires contre-vérités faite à l’encontre d’un des hommes les plus influents du vingtième siècle (on peut considérer que l’individu qui a promu l’interface graphique pour le grand public, la transformation de l’industrie dématérialisée, ou bien encore l’iPhone a eu une grosses influence sur nos sociétés modernes).

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Steve Jobs l’inventeur dérange, et il n’y a qu’à voir les réactions à la publication par le MIT du nombre de brevets dans lequel l’ex-CEO d’Apple est impliqué. Car depuis la disparition du co-fondateur en 2011, pas moins de 141 nouveaux brevets ont été publiés qui placent Steve Jobs en inventeur ou co-inventeur, ce qui représente tout de même le tiers des 458 brevets dans lesquels on retrouve la trace de l’ancien patron d’Apple. Pour le spécialiste des brevets Florian Mueler, la stature d’inventeur de Steve Jobs prête à caution, la plupart de ces brevets ne portant que sur des éléments de design ou des éléments logiciels, très peu protégés en Europe.

Steve Jobs

D’autres estiment que le paraphe de Jobs était rajouté sur ces concepts alors qu’il ne participait pas à leur élaboration. Ces critiques récurrentes, qui se placent dans la lignée de cette légende urbaine d’un Steve Jobs incapable de la moindre compétence informatique ou technique (on oublie qu’il travailla comme programmeur chez Atari et chez HP, qu’il aida Wozniak pour l’assemblage « à la mano » des premiers exemplaires de l’Apple 1)  sont pourtant démenties par ceux-là même qui ont travaillé à ses côtés, qu’il s’agisse des ingénieurs ayant oeuvré à la réalisation du premier Mac, aux équipes d’ingénieurs chez Next (la seconde société de Jobs); tous expliquent le grand niveau d’implication de Jobs dans les projets en cours et les nouvelles orientations ou idées qu’il pouvait apporter aux concepts initiaux. Dit autrement, Steve Jobs apportait réellement sa pierre à l’édifice, un point confirmé par Ive concernant le design des produits ou certains concepts de nouveaux produits dont un grand nombre n’ont pas encore été réalisés par Apple.

Dans ces 141 brevets post-mortem, certains étonnent; on trouve par exemple le design d’un bateau de luxe, ou bien encore le fameux Apple Store Cube de New-York… tous démontrent en tout cas l’éventail et la richesse de perception d’un individu qui semblait être capable d’avoir un avis éclairé sur tout, au risque parfois d’être la seule instance « validante » chez Apple, ce qui aura pu conduire à certaines des plus grosses erreurs de l’entreprise depuis 1997 (date du retour de Jobs à la tête de la société).