Le point sur la faille Xara (et une nouvelle preuve de l’emballement médiatique autour d’Apple)
Il y a une semaine environ, 6 chercheurs en sécurité trouvaient une faille de sécurité dans iOS, OS X et d’autres systèmes d’exploitation, une faille d’autant plus sensible qu’elle permettait de totalement contourner le système de sandboxing d’iOS et OS X. La faille baptisée XARA permet notamment de récupérer à distance l’intégralité du contenu d’un iPhone, y compris bien sûr les identifiants (donc le mot de passe) mais aussi les jetons pour iCloud ou les mots de passes utilisés par d’autres services web comme ceux de Google.
Pire encore, les chercheurs ont développé une application exploitant cette faille, application qui a été validée et s’est donc retrouvée dans l’App Store, prête potentiellement à sévir sur les iPhone de millions d’utilisateurs. Apple semble d’autant plus en tort dans l’affaire qu’ils auraient été prévenus de la faille il y a de cela 6 mois sans avoir jusqu’à maintenant proposé le moindre des correctifs. Inutile de dire que les médias se sont emballés sur cette affaire et que si nombre de critiques virulentes sont tout à fait justifiées, d’autres au contraire jettent clairement bébé avec l’eau du bain et flirtent avec un « Apple Bashing » qui ne craint plus de s’afficher.
Le site iMore a recueilli les premières réactions d’Apple, et il apparaît que si le californien est clairement en faute, la présentation de la faille dans les médias s’est souvent accompagnée d’un manque de précisions laissant croire qu’Apple se lavait les mains de la sécurité d’iOS (ce qui bien sûr n’a aucun sens) ou pire avait laissé volontairement la faille opérationnelle pour complaire aux antennes de la NSA (ce qui a encore moins du sens).
Premier « debunk » : non, Apple n’a pas « rien fait » lorsqu’il a appris l’existence de cette faille. Apple aurait en fait demandé aux 6 chercheurs de taire l’existence de la faille, le temps de trouver une solution. La vérité semble plus simple (mais tout aussi inquiétante) que la théorie du « laissons faire sans rien faire » : les ingénieurs d’Apple se seraient retrouvés face à une faille beaucoup plus complexe que prévue, touchant à certaines des briques d’OS X et d’iOS, et que les différents « patchs » testés sur la période n’auraient pas réussi à corriger (les chercheurs confirment qu’Apple a bien mis en place des patchs qui se sont révélés inopérants). Apple a aussi bloqué – au niveau de ses serveurs – la possibilité de soumettre dans l’App Store une App exploitant la faille Xara, et cela avant même que celle-ci ne soit rendue publique. Ce n’est sans doute pas la panacée (loin de là même), mais cela veut tout de même dire qu’Apple s’est bien soucié du problème et que tous les utilisateurs qui restent dans le cadre de l’App Store ne peuvent plus subir d’attaques; la faille n’est pas comblée (et 6 mois après, cela fait tâche) mais une faille non comblée qui ne peut plus être active « dans les faits » est déjà un peu moins problématique (et au passage, la thèse du lien direct avec la NSA s’effondre d’elle-même). A noter qu’Apple a indiqué dans sa réponse à iMore qu’il s’était rapproché du groupe de recherche afin de trouver une solution.
Deuxième « debunk » : non, OS X et iOS ne sont pas les systèmes d’exploitation les moins « secure » du monde à cause de cette seule faille. En fait, les 6 chercheurs précisent bien dans leur rapport que Windows et d’autres OS sont eux aussi touchés, mais que c’est bien parce qu’Apple était mieux protégé à priori (Sandboxing et chiffrement) qu’il fallait démontrer le niveau de la faille en passant d’abord par les systèmes d’exploitation du californien.
Troisième « debunk » : « avoir raison sur une chose ne signifie pas avoir raison sur tout le reste« ; c’est ici moins un « debunk » qu’une remarque générale concernant les critiques, souvent légitimement fondées, portées à l’encontre d’Apple. La faille Xara est ici un cas d’école. Si Apple est coupable de ne pas avoir trouvé de solutions 6 mois après, et si la communication de l’entreprise peut être considérée comme passablement mauvaise dans cette affaire, cela ne signifie pas pour autant que l’on a le droit de dire tout et n’importe quoi, comme de laisser croire que la faille ne concerne qu’OS X et iOS, ou bien encore que RIEN n’a été fait alors que ce n’est visiblement pas le cas. La teneur de certains articles lus ici ou là donnent l’étrange impression qu’Apple serait devenu soudain la pire des sociétés concernant les données privées de ses utilisateurs, alors même que, faut-il le rappeler, la société a été adoubée par l’EFF récemment et a même été soutenue par un certain … Edward Snowden. Et un autre adage pour finir (je sais, j’aime bien les adages) : « Etre très mauvais une fois ne veut pas dire que l’on soit juste mauvais le reste du temps« .
Coup dure pour Apple, mais c’est rassurant d’être sous iOS qui la encore prouve sa supériorité face au autre OS en terme de sécurité :
Même avec une faille, celle-ci a été rendu inopérante.
Et ça c’est plutôt fort. (Comprendront ceux qui s’y connaissent un peu en sécu)
Ce n’est pas un coup dur pour Apple, encore une fois on en fait des tonnes parce que cela touche Apple d’une manière négative…
Tous les médias se sont jetés sur l’affaire alors que finalement on voit bien qu’il faut être soit idiot pour activer cette faille (mettre son mot de passe sans savoir pourquoi le système le demande à l’installation de l’appli vérolée) soit très imprudents en installant un logiciel inconnu au bataillon en dehors de l’app store. Mais ça demande plus d’analyse qu’une dépêche AFP imprécise que tout le monde reprend joyeusement pour faire du clic sans regarder plus loin que le bout de son nez (et en omettant avec complaisance le fait que Windows est aussi touché).
Comme je le dit depuis le début de cette affaire, circulez, ya rien à voir! La faille est complexe et sera corrigée lorsque le patch trouvé sera satisfaisant, donc ne créant pas d’autres misères par son installation!
Article trop long. Termes trop technique. Ca donne pas envie de lire.
Commentaire inutile ._.
eh bien, si ton cerveau n’est pas capable d’encaisser ça je me fais du soucis pour toi… Moi justement j’aime bien c’est détaillé et argumenté.
Tout ça pour dire que iOS comme les autres sont remplies de failles
Tout à fait. Et Apple ne peut pas boucher cette faille. Bizarre!
Bizarre ? Vous avez dit bizarre ? Comme c’est étrange…
La faille n’est pas comblée mais ne peut plus être active, c’est déjà pas mal.
Oui mais cela représente peu être une goutte d’eau sur le reste..
Ça sera bloqué dans El Capitan… !
C’est déjà une bonne chose que Apple ait au moins pu empêcher la faille d’être exploitée même s’ils n’ont pas encore trouvé le moyen de la corriger ! Très bon article bien argumenté et détaillé.
Un système parfait n’existe pas
En informatique il y toujours une faille accessible; il est plus ou moins facile de rentrer dans cette faille, et/ou de la trouver, mais il y en a forcément une.
Du coup dire « ho lala c’est un scandal il y a une faille » c’est un peu débile
De plus une faille profonde et complexe comme celle-ci est difficile à corriger; pourquoi ? Par ce que il faut que le patch soit compatible avec iOS/MacOS et qu’il ne crée pas une autre faille plus grande;
Bref pas forcément très facile à coder tout ça.
Enfin je me demande si les autres OS (Windows par exemple) l’ont bouché cette faille…
Avez vous gagner un record Guinness pour cette article?