comScore vient de livrer sa dernière fournée de chiffres concernant l’état des lieux des systèmes mobiles aux Etats-Unis, et une nouvelle fois, la progression d’Apple est spectaculaire. Sur la période de mars à juin 2015, l’iPhone occuperait 44,1% du marché nord-américain, ce qui constitue un record; ce chiffre est à comparer aux 43,5% calculé sur la période de février à mai 2015. Durant le même temps, les smartphones sous Android sont passés de 52,6 à 51,4% de parts de marché. Les plus observateurs auront noté que ces données vont dans le sens contraire de celles indiquées récemment par WorldKantar Panel qui estime de son coté que les ventes d’iPhone ont reculé d’un peu plus de 2 points de pourcentages aux Etats-Unis, avec un iPhone à « seulement » un peu plus de 30% de parts de marché.

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Comment un tel écart est-il possible ? En fait, les deux sociétés d’étude de marché ne parlent pas du tout de la même chose. Du côté de Kantar, les chiffres fournis représentent les pourcentages de ventes trimestrielles, tandis que comScore se préoccupe de la base installée de chaque plateforme en pourcentage global d’abonnés. Et de grands écarts peuvent avoir lieu entre les deux types de données. Par exemple, si plus de mobiles Android se sont écoulés ce trimestre par rapport au trimestre précédent aux Etats-Unis, cela ne signifie pas pour autant que la base installée Android va croitre; si ces mobiles sont avant tout des renouvellements d’appareils, la base installée d’utilisateurs sous Android peut stagner, voire même baisser étant donné que tous les utilisateurs ne renouvellent pas durant le même trimestre (loin de là même). Inversement, l’iPhone a beau baisser dans les ventes trimestrielles aux Etats-Unis, il n’en reste pas moins qu’il y a plus de nouveaux arrivants sur la plateforme d’Apple que sur Android, ne serait-ce que parce que les « switchers » passant d’Android à iOS sont beaucoup plus nombreux que ceux qui font le trajet inverse.

iOS 8 iPhone 6

En fait, la base installée est un meilleur indicateur du poids respectif réel de chaque plateforme. Les ventes incluant les renouvellements d’appareils, elles n’offrent qu’un instantané trimestriel très partiel sur l’état des lieux des rapports en présence.  Concernant iOS, la base installée est ainsi presque toujours très supérieure aux ventes. Android bénéficiant d’un taux de renouvellement rapide (appareils peu chers), les ventes ont tendance à se maintenir à un pourcentage très élevé (même si celles-ci baissent depuis la sortie de l’iPhone 6 d’Apple) sans que cela n’influe sur la base installée d’abonnés mobiles sous Android.

Du côté d’Apple en revanche, le plus grand nombre de switchers garantit une base installée en croissance quasi continue. Pour un programmeur d’applications, le chiffre en base installée lui donne un « cliché » fiable du nombre réel d’utilisateurs sur sa plateforme de développement. Et dans le cas d’iOS, la base installée est donc presque partout nettement plus haute que les ventes trimestrielles (exception faite de la Chine où les ventes ont explosé d’un coup); l’iPhone occupe ainsi presque les 2/3 du marché japonais en base installée d’abonnés mobiles, mais « seulement » 44% des ventes sur trois mois (ce qui est énorme dans les deux cas); en France, les ventes d’iPhone représentaient 16% au dernier trimestre tandis que la base installée iOS serait située aux alentours de 25%. Aux Etats-Unis donc, la base installée d’abonnés mobiles avec un iPhone est désormais de 44% (et en progression constante) alors que les ventes baissent de deux points de pourcentage, à 31% de Pdm. Des « différences » à garder en tête, et qui permettent de garder le sourire lorsqu’un « sceptique » déclare qu’Apple ne possède qu’un marché de niche dans le secteur mobile…