La journée d’hier fut marquée par l’une des plus spectaculaires déroutes de la finance internationale. Les places boursières du monde entier se sont effondrées suite aux « mauvaises » perspectives de l’économie chinoise, et Apple, dont la croissance est maintenant très dépendante de la Chine, a subi de plein fouet ce vent de panique, avec une ouverture de cours en chute libre de 11%. Devant l’ampleur de la dégringolade, Tim Cook en personne fit ce que jamais aucun patron d’Apple n’avait fait avant lui : informer sur l’état du « business » de la société avant même la publication officielle des résultats du trimestre en cours.

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Le bouillant et influent Jim Cramer a eu droit à l’email de Cook avant tout le monde…et ce n’est pas normal

Le CEO d’Apple a transmis la bonne nouvelle à Jim Cramer, un bouillant présentateur spécialisé dans les infos financières. C’est par le biais d’un simple mail que Tim Cook s’est ouvert de la situation actuelle d’Apple en Chine, qui serait donc excellente selon les dires du grand patron (et il n’y a réellement aucune raison de ne pas le croire); le trimestre en cours serait même encore meilleur que le précédent et les perspectives sur le long terme toujours aussi bonnes (malgré la crise donc). La communication de Cook a été relayée par Jim Cramer, ce qui a permis à l’action de ne descendre que de 2,6% à la fin de la journée. Mieux, AAPL est repartie en forte hausse hors cotation, de + 4,6%.

Problème, il semble bien que l’initiative de Tim Cook ne respecte pas les règles de la bourse américaine. Toute information financière sur la situation d’Apple aurait du en effet être rendue publique immédiatement, de façon à ce que l’ensemble des actionnaires disposent de la même information au même moment. En privilégiant le canal « privé » de Cramer, Tim Cook n’a pas respecté cette procédure, ce qui pourrait déjà avoir alerté les services de la SEC, le gendarme de la bourse américaine. S’il paraît peu probable que Cook soit accusé de favoriser indirectement un possible délit d’initié, des pénalités financières pourraient être décidées, histoire de bien rappeler que la législation en vigueur s’applique à tous, y compris à la première capitalisation boursière.