Andy Hertzfeld estime que le film Steve Jobs « s’écarte de la réalité à peu près sur tout »
Le nom d’Andy Hertzfeld ne dit sans doute pas grand chose à beaucoup, et pourtant cet ingénieur de grand talent était l’un des membres les plus importants de la fine équipe qui créa – sous la houlette de Steve Jobs – le tout premier Macintosh. Interrogé par le site Re/code au sujet du film Steve Jobs, qu’Hertzfeld a déjà eu la chance de voir en avant-avant première, le brillant ingénieur a confirmé que le métrage n’était pas vraiment fidèle à la réalité de l’époque. Mais pour Andy Hertzfeld, cette « liberté » dans la reconstitution des faits n’est pas vraiment un problème : »Le but du film est de divertir, d’inspirer et d’émouvoir le public, pas de refléter la réalité » considère un Hertzfeld compréhensif, qui estime même que le film parvient malgré tout à montrer par instants la véritable personnalité de Jobs.
Andy Hertzfeld (à droite), pose à côté de Michael Stuhlbarg, l’acteur qui l’interprète dans le film Steve Jobs
Hertzfeld raconte aussi sa première entrevue avec Aaron Sorkin, le scénariste du film. Ce dernier était venu discuter avec Hertzfeld au sujet d’une anecdote concernant le « plantage » de la démo de la synthèse vocale du Mac lors de sa présentation de 1984. Hertzfeld explique alors à Sorkin qu’en réalité cette histoire n’est qu’une légende urbaine: la synthèse a parfaitement fonctionné. Sorkin refusa malgré tout de retirer la fausse-panne de synthèse vocale de son scénario et se justifia même auprès d’Hertzfeld, avec succès : « Disons qu’il m’a convaincu que ce n’était pas un documentaire, et que dès lors, la véracité des choses était secondaire face aux considérations artistiques » reconnait Hertzfeld.
Andy Hertzfeld (au milieu), avec le noyau dur de l’équipe à l’origine du Mac (1984)
Comme pour The Social Network donc, il semble bien que Steve Jobs ne sera en rien une biographie filmée de la vie du co-fondateur d’Apple, mais plutôt une oeuvre romancée et scénarisée s’appuyant sur la vie d’un personnage connu. Le parcours de Steve Jobs, son tempérament, serviront finalement d’esquisse, les détails du script relevant eux de la pure fiction. Ce choix artistique total a plutôt bien réussi au film de David Fincher (The Social Network). En sera t-il de même pour celui de Dany Boyle ?
Je partage son avis, ce n’est pas parce que c’est pas parce qu’un film s’appelle Steve Jobs qu’il devra porter sur une réalité .
Disons que le film se targue d’avoir la mention « inspiré de faits réels », rien de plus :)
Le problème c’est que le public va assimiler ça à la vérité. Soit on fait une bio et on respecte l’histoire soit on fait une fiction et on invente tout, personnage y compris. Aucun respect pour la mémoire du défunt. Quelqu’un se demande si ça lui aurait plus de modifier son histoire et donc sa vie ?
Exacte. Personne va faire la différence en plus de ça… Pour moi je vois pas l’intérêt vu que ce genre de film est sensé se rapprocher (voir copie-coller) la réalité…
…. Ou comment noyer les Epics Fails d’Apple avec l’excuse d’une sois disant scène « romancée ».. GG iAddict ;)
Franchement…les critiques viennent ici d’anciens salariés d’Apple qui ont vécu la période dont parle le film. Et en effet, le vrai risque de ce genre de film, qui peut-être excellent sur le plan filmique au demeurant, est de véhiculer des légendes urbaines totalement romancées. Libre à vous de considérer que ces éléments sont en fait véritables et que les « fans absolus » de la marque veulent les masquer en pointant du doigt le fait que ce ne soit pas un film fidèle dans les détails (ce que pourtant le scénariste du film reconnait lui-même). Le problème ici n’est pas tant les Epic Fails d’Apple que ceux qui se raccrochent à du grand n’importe quoi dénue de tout fondement avec la réalité historique pourvu que ce n’importe quoi aille dans le sens d’un Apple-Bashing de circonstance. Ceci dit, je suis convaincu que ce Steve Jobs sera un excellent film. Mais je ne m’attend vraiment pas à ce que même 1% de ce qui sera montré corresponde avec la réalité de l’époque.
Si vous voulez vraiment en savoir plus sur ce qui s’est passé à l’époque, la façon dont Steve Jobs gérait son équipe, et aller au delà du « on dit » sur cette société, je vous conseille cet excellent lien : folklore.org , alimenté avec des documents réels et les observations des ingénieurs qui ont participé à l’aventure du Mac.
Donc en fait ce film ne devrait pas exister; point barre. Ou alors il ne devrait pas s’appeler JOBS
Et ? Il a changé d’avis, et reconnu sa fille plus tard. Obliger un homme qui ne veut pas d’enfant à en reconnaître un n’est pas non plus très glorieux (pas de possibilité d' »avorter » une grossesse pour un homme, il n’est pas décisionnaire). Tout n’est pas noir, y compris dans cet épisode peu glorieux. On ne peut pas de toute façon réduire Jobs à cet évènement; le problème est que le drama est plus fort si on prend tout le noir, beaucoup de gris et qu’on balance ce qui est plus clair pour obtenir un bon portrait de psychopathe. Vous croyez que le portrait est plus fidèle si on dit de lui que c’est un monstre et qu’on ne lui reconnait même pas le droit au changement comme on le ferait pourtant pour n’importe qui d’autre ?
‘On ne peut pas de toute façon réduire Jobs à cet évènement’, à part cela le reste du commentaire fait presque peur juste pour défendre Jobs.
OK la vie de l’époque l’a empêché d’avorter, mais un homme peu changer d’avis ? Et l’enfant qui a rien demandé vous croyez qu’il sait posé la question des humeurs de ses parents ?
Merci pour l’article en tout cas, avec ‘the social network’ cela a mis du temps pour que les gens comprennent que ce n’était qu’un film et pas une biopic. Là on le saura avant de le voir, dommage j’aurais vraiment voulu un biopic tiré du livre.
Je ne défends pas Steve Jobs, mais après m’être renseigné via de multiples sources sur sa vie, ses méthodes de travail, etc…je trouve en effet déplaisant que tout ce qui ressorte de cet individu à la carrière très fournie soit ses erreurs de jeunesse ou tout ce qui permet de le dépeindre sous un jour très sombre. J’aurais la même réaction si l’on faisait le même genre de raccourci pour un bon pote. Le fait que ce soit Steve Jobs n’a rien à voir avec mes arguments ici, ces derniers restent valables pour n’importe qui d’autres en fait. Et c’est vrai que mon énervement sur le sujet vient du fait que j’aimerais vraiment beaucoup un film ou un documentaire détaillé et nuancé sur la vie de Steve Jobs et qu’à la place, et c’est une tare de l’époque, on a droit à chaque fois à un « drama » à la limite de la caricature. Pourtant les coulisses de ces années là, du Mac à l’iPhone, ont été passionnantes dans le cas de Jobs (patron d’Apple, puis de Pixar, création de Next, retour chez Apple, succès, etc…). Or on ne voit que des points de vue d' »artistes » ou d' »écrivains » qui se complaisent à décrire Jobs comme un sale type. Peut-être l’était-il, mais réduire son parcours à un trait de caractère et broder les faits réels autour, c’est tout de même assez grossier.
Je suis d’accord sur ces points, c’est surtout la phrase « l’homme n’est pas décisionnaire », je l’ai prise dans le sens qu’il avait le droit de laisser sa fille.
Après moi aussi j’aimerais un vrai biopic intéressant, et qu’on se limite pas un seul trait de caractère de ce personnage. D’ailleurs un vrai film pour bien replacer les acteurs des différents projet.
Donc on appelle ça une romance .