John Sculley, l’homme qui pris la décision de virer Steve Jobs d’Apple quelques mois seulement après le lancement du Macintosh, a eu la chance de pouvoir visionner le film Steve Jobs en avant-première. Si l’ex-patron d’Apple reconnaît que le métrage est « un extraordinaire divertissement« , il se montre beaucoup moins enthousiaste concernant la fidélité du portrait de Jobs dépeint par Sorkin et Boyle : « Certaines parties de sa personnalité faisaient de lui un perfectionniste passionné (comme ce que montre le film, Ndlr), mais il y a tellement d’autres facettes de la personnalité du Steve que je connais, parce que Steve et moi n’étions pas seulement des partenaires de travail, mais aussi des amis pendant plusieurs années. Je peux vous dire que le jeune Steve Jobs que je connaissais avait un grand sens de l’humour. Lorsque nous étions ensemble, en de multiples occasions, il pouvait se montrer très chaleureux. Il prenait soin des personnes avec qui il travaillait et c’était quelqu’un de bien. Je pense que ce ne sont pas  les éléments sur lesquels le film s’est concentré« .

sculley jobs

Steve Jobs à côté de John Sculley

Et pour que tout le monde comprenne bien à quel point Steve Jobs est sans doute moins un biopic qu’une pure fiction, Sculley (interprété par l’acteur Jeff Daniels dans le film) enfonce le clou : « Si des personnes de l’extérieur essayaient d’avoir une image complète de qui était vraiment Steve Jobs, ils ne pourraient pas s’appuyer sur ce film« .  Ces propos recoupent ceux de Seth Rogen (l’acteur qui joue Wozniak dans le film) et d’Andy Hertzfeld, qui considèrent aussi que le film s’éloigne beaucoup de la réalité au profit d’une fiction plus « détonnante ».

Le journaliste du Wall Street Journal qui a récupéré les impressions de Sculley confirme en tout cas l’orientation globale plutôt négative du portrait de Jobs, dépeint comme un individu qui passe son temps à « lancer ses flèches contre son ex-petite amie et ses collègues de travail – contre tout le monde en fait mis à part sa collègue du Marketing Joanna Hoffman ».