Il s’en passe des choses autour de l’affaire opposant le FBI à Apple ! Alors que les pièces du dossier (et la toute dernière déclaration de James Comey, patron du FBI) semblent indiquer clairement que le FBI tente d’obtenir une jurisprudence lui permettant de débloquer des iPhone quand bon lui chante (et sans passer par un juge), Apple continue d’engranger des soutiens, au moment où de nouvelles enquêtes d’opinion montrent que la balance penche à nouveau du côté de Cupertino.

Ainsi, le révérend Jesse Jackson, personnage public hautement respecté outre-atlantique, vient d’apporter un soutien sans faille à la position inflexible d’Apple : « La demande du gouvernement pour qu’Apple réalise un logiciel de hack de son propre iPhone est disproportionnée; la vie privée et les libertés civiles doivent être respectées » assène le révérend, qui rappelle au passage l’intégrité morale du CEO d’Apple.

Tim Cook

Au delà des déclarations publiques de tel ou tel, Apple se prépare tout de même à l’inéluctable, soit l’obligation qui lui sera sans doute faite de se plier à la demande du FBI. Mais là encore, Tim Cook la joue en fin stratège et semble bien déterminé à mettre le FBI au pied du mur…ou plutôt face à ses contradictions. En effet, Apple aurait dans l’idée de mettre à disposition du FBI la version iOS mise à jour (en interne baptisée du sobriquet GovtOS)..dans une pièce calfeutrée (chez Apple) et sous la présence de tiers, de façon à éviter que les hommes en noir ne se saisissent du code pour en faire une copie. La proposition semble éminemment logique, mais l’on pressent déjà que le FBI pourrait ne pas être d’accord. Apple se plaint toutefois du temps nécessaire à la réalisation de cette mise à jour, et du fait, probable, qu’une copie soit sauvegardée quelque part à son insu (par exemple par l’un des programmeurs Apple qui ne voudrait pas à avoir à réécrire à chaque fois le même code).

iPhone 6s 3D Touch Appareil photo

Par ailleurs, dans la motion que les avocats d’Apple viennent de déposer contre la demande du FBI, de nouvelles critiques apparaissent, concernant notamment le manque de collaboration du FBI dès le début de l’affaire, ce dernier ayant renouvelé le mot de passe du tueur de San Bernadino sans en référer à Apple, ce qui a conduit à l’impossibilité de récupérer les données iCloud reliées à l’iPhone.

Enfin, on apprend aujourd’hui qu’une réunion de discussion entre Bruce Sewell, vice-président et conseiller juridique d’Apple, et James Comey, le patron du FBI, se tiendra à la Chambre des représentants le premier mars prochain; une spécialiste du chiffrement participera aussi aux débats.