Le site Mary Meeker vient de publier son rapport concernant les parts de marché dans le secteur mobile, une tambouille de chiffres dont il ressort quelques données claires dont certaines risquent fort d’intéresser le staff dirigeant d’Apple. Si l’on suit la courbe des pourcentages depuis 2007 et surtout depuis 2009 (lorsque l’iPhone surclassait encore les smartphones Android dans les ventes), il apparait assez clairement que l’envolée d’Android en volume est avant tout due à un prix moyen de vente (ASP – Average Selling Price) en baisse constante, alors qu’Apple progressait plus péniblement en grande partie à cause d’un tarif moyen oscillant entre 600 et 700 dollars.

parts de marche android ios

La part de marché d’iOS est restée finalement assez stable depuis 2009; Android a en fait « liquidé » dans son ascension toutes les alternatives « non-iOS ».

Lors du premier trimestre 2016, le prix moyen de vente d’un smartphone Android a atteint pour la première fois les 200 dollars (« nu », sans subvention opérateur); le prix moyen a aussi baissé plus que de coutume du côté des iPhone, tout en restant dans l’absolu à des niveaux incomparablement plus élevés que sur Android (651 dollars); cette tendance baissière chez Apple devrait d’ailleurs se confirmer avec l’arrivée de l’iPhone SE. La baisse du prix moyen a permis à Android de progresser encore de 7% en volume sur le Q1 2016, alors que du côté d’Apple la baisse de 11% des ventes d’iPhone confirme un réel passage à vide.

Android vs iOS

En terme de revenus, Apple reste encore le roi du marché mobile, mais Android prend aussi sa part…

Pour autant, malgré ces tendances lourdes, iOS résiste beaucoup mieux à la déferlante Android que ne l’avait fait Mac OS/OS X face à Windows. Au début des années 90, la part de marché du Mac s’établissait encore à 12% au plan mondial (son apex), pour atteindre 1,8% en 2004 ! Le Mac remontera la pente par la suite en profitant largement de la saturation du marché. En 2009, l’iPhone occupait 14% de parts de marché face à un Android à 4% (la grosse part revenait alors à Blackberry et à Symbian); 7 ans plus tard, la Pdm d’Apple a même légèrement progressé, se situant dans les eaux des 16%.

On assiste donc moins à une chute d’iOS sur la durée qu’à la captation de la totalité du marché « non-iOS » par un seul et même système, Android. En d’autres termes, Android a eu un impact finalement limité sur la Pdm d’iOS, mais a en revanche totalement détruit Blackberry, Windows Phone, Symbian et tous les autres OS alternatifs, jusqu’à occuper les 81% de la Pdm actuelle.