C’est la minute insolite du jour, mais nul doute que vous nous ne regretterez pas d’y avoir consacré un peu de votre temps. David M. Ewalt, l’auteur de Of Dice and Men (un ouvrage sur la création et la petite histoire autour du jeu de rôle Donjons et Dragons) rappelle dans son livre l’étrange passion de Steve Jobs pour une variante du jeu d’échec particulièrement complexe, la Kriegsspiel; dans cette version du jeu, chaque joueur ne voit que ses propres pièces sur le plateau (il y a donc deux plateaux, un pour chaque joueur), et il s’agit alors de déterminer le placement des pièces adverses en fonction des indications d’un maître de jeu qui précise si tel ou tel coup est jouable ou légal (dans la configuration des coups joués de part et d’autre).

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Ce jeu d’échec « par déduction », presque aussi impitoyable que le jeu à l’aveugle, était une vraie passion ludique de Steve Jobs, une passion qui fut aussi confirmée dans la biographie écrite par Walter Isaacson. Ce type d’anecdote confirme en tout cas que Jobs était loin de n’être qu’un simple « talent » du marketing, et l’on oublie souvent que si Wozniak était bel et bien un pur génie de l’informatique, Jobs était lui aussi un enfant précoce, féru d’électronique et autodidacte dès son plus jeune âge, un surdoué que l’on finira par reléguer trop souvent dans un rôle de simple pourvoyeur des idées de Woz alors même que le jeune homme sortait tout de même d’Atari et d’HP et avait su très tôt mesurer le potentiel monumental de l’informatique personnelle.