Non, vous ne rêvez pas; Sun Microsystems a bien failli racheter Apple, mais c’était il y a longtemps, dans les années 90. A l’époque, Sun Microsystems est un géant de la Silicon Valley et Apple, sans Steve Jobs à sa tête, a perdu de sa superbe. La firme de Cupertino ne sait plus quoi faire pour enrayer la progression impressionnante de Windows dans les entreprises et les rumeurs de fusion entre Apple et Sun commencent à se répandre dès 1988; le spécialiste Owen Linzmayer note qu’en 1990, des tractations ont lieu en coulisse : le CEO de Sun, Scott McNealy, pourrait même devenir le nouveau patron d’une entité réunissant Apple et Sun. Les dirigeants d’Apple refusent le « deal » lors de la toute dernière réunion !

L’impératif d’un rachat d’Apple se fait  nouveau ressentir en 1995. Le lancement de Windows 95 est un succès foudroyant, qui marginalise à toute vitesse les solutions Mac OS. Il y a le feu au lac cette fois, et Apple accumule les pertes. Entre le mois décembre 1995 et janvier 96, McNealy, (CEO de Sun) rencontre des cadres dirigeants d’Apple au Regis Hôtel de New-York; la proposition de rachat tourne autour de 3,89 milliards de dollars, pour une action AAPL valorisée entre 5 et 6 dollars. Le 25 janvier 1996, les rumeurs bruissent d’un rachat imminent : Apple va basculer dans le giron de Sun Microsystems !

Le lancement de Windows 95 est un énorme succès, qui marginalise les Mac d’Apple; Microsoft semble avoir définitivement gagné la partie…

Et pourtant, là encore, l’accord ne se fera pas, Apple ayant entre temps publié des résultats financiers bien plus mauvais que prévu, ce qui aurait fait reculer les pontes de Sun. A la fin de cette même année, Steve Jobs revient à la barre d’Apple et commence à rebâtir une société exsangue. La légende est en marche, mais il s’en est fallu de peu pour qu’Apple ne devienne une simple gamme de produits au sein d’une société qui sera elle-même dans la difficulté financière quelques années plus tard, au point de se faire racheter par Oracle en 2009.