Après s’être plaint des pratiques anticoncurrentielles d’Apple auprès du Congrès américain, Tile porte le fer en Europe. Kirsten Daru, la directrice juridique de Tile, a envoyé un courrier à la Commission Européenne afin de décrire dans le détail l’absence d’équité d’Apple concernant certaines règles de son App Store. La responsable affirme que « ces douze derniers mois, Apple a fait en sorte de désavantager complètement Tile, y compris en rendant plus difficile le fonctionnement de nos produits et services ». Mais de quoi s’agit-il exactement ? Tile propose à la vente des traqueurs d’objets géolocalisés via une app dédiée. Conformément aux règles de confidentialité d’iOS, une notification avertit régulièrement l’utilisateur que l’app Tile fonctionne en arrière-plan. Cette notification est accompagnée d’une mini-carte des dernières localisations du traqueur et demande aussi à l’utilisateur s’il souhaite poursuivre le fonctionnement en arrière-plan.

La gamme complète des traqueurs d’objets de la société Tile

Pour Tile, ces contraintes ne sont pas acceptables : l’app Localiser d’Apple sollicite une seule fois l’utilisateur (lors du démarrage de l’app) afin d’obtenir son accord sur les traitements en arrière plan. Pour le dire autrement, Apple obligerait les studios et développeurs tiers à respecter des règles que les applications Apple ne seraient pas tenues de suivre. Tile rappelle que ces griefs prennent d’autant plus d’ampleur aujourd’hui qu’Apple est sur le point de lancer son propre traqueur d’objets, l’AirTag, sans compter que les traqueurs de Tile ne sont plus disponibles à la vente sur le site d’Apple. Face à ces accusations, les avocats d’Apple ont sèchement répondu en accusant Tile de « lancer des attaques sans mérite ». La balle est désormais dans le camp de la Commission européenne.