Un procès est souvent affaire de bataille d’avocats et… de mauvais foi. Les débats préliminaires du procès opposant Apple et Epic Games permettent déjà de mesurer le niveau de certains effets de manche. Epic a ainsi argué il y a quelques heures du très haut niveau de marge opérationnelle de l’App Store, une manière de signifier que lorsque l’on gagne autant, on n’est pas obligé de se montrer aussi gourmand sur le pourcentage de la commission sur les apps, les abonnements ou les achats in-apps.

Epic Games Nineteen Eighty-Fortnite

Que l’on se rassure, les avocats d’Apple n’ont pas le monopole de la mauvaise foi. 

En l’occurrence, même si le chiffre de 78% de marge a de fortes chances d’être proche du « vrai » (malgré les dénégations d’Apple), l’argument pourrait aisément être retourné à Epic… qui réalise des profits monstrueux avec Fortnite et ne trouve rien à redire sur le coût souvent abusif de ses VBucks. Faut-il le rappeler, le procès opposant Apple à Epic a pour point de départ un free-to-play… dont le gros des revenus est d’ailleurs réalisé sur PlayStation (46,8%) plutôt que sur iOS (7%). Et l’on ne verra pas ici Epic se plaindre du niveau de commission du PlayStation Store (pourtant identique à celui d’Apple).

Il y a quelque chose d’un peu caricatural à voir Epic prétendre qu’Apple a le monopole de la gloutonnerie… alors même que les avocats du studio se battent avec autant de férocité contre une plateforme qui représente moins de 10% des revenus globaux du jeu. Ce cherry picking dans le choix « des données qui dérangent » n’est pas le propre des avocats d’Epic Games, mais il est ici particulièrement voyant.