Sonos participe à une audition antitrust concernant la domotique et le groupe en profite pour critiquer les choix d’Apple par rapport à Siri et l’intégration dans les produits tiers.

Enceinte Sonos Five

Sonos a un problème avec Siri dans les produits tiers

Lors de la WWDC, Apple a annoncé que les constructeurs vont pouvoir intégrer Siri dans leurs produits. C’est la première fois que l’assistant sera disponible en dehors des produits Apple. Mais il y a un mais : les requêtes vocales via « Dis Siri » passeront en réalité par un HomePod. Il faut donc avoir une enceinte Apple pour réellement profiter de la fonction avec des produits tiers.

« Apple n’accordera une licence pour Siri qu’aux entreprises qui utilisent le HomePod comme hub central pour se connecter à Siri. Ainsi, Apple conditionne l’interopérabilité avec Siri aux entreprises qui placent un produit Apple concurrent à côté du leur », explique Eddie Lazarus, le directeur juridique de Sonos. Il reconnait qu’Apple, Google et d’autres travaillent sur Matter, un standard pour la maison connectée et la domotique. Mais selon lui, il y a peu de chance que Matter permette aux consommateurs de choisir ou de favoriser une véritable interopérabilité entre les différentes plateformes. Il ajoute qu’Apple et Google contrôlent cette norme et ont donc un contrôle sur le « rythme de l’innovation ».

« Ceux qui contrôlent la norme et son évolution contrôlent effectivement la nature et le rythme de l’innovation, y compris les innovations imaginées par leurs concurrents », note le directeur juridique de Sonos. « Ce n’est guère une formule pour une concurrence loyale ou une invention plus créative. C’est une formule pour renforcer la domination d’une minorité ».

Amazon et Google également dans le viseur

Eddie Lazarus critique également Google et Amazon, qui dominent sur le marché des enceintes connectées avec les Google Home et Echo. Google, par exemple, n’autorise pas Sonos à utiliser Google Assistant et Alexa (Amazon) en même temps. L’utilisateur doit faire son choix dans l’application. « Ce choix forcé dégrade l’expérience du consommateur », déplore le responsable.

Si la situation continue, chaque maison connectée sera contrôlée par quelques entreprises dominantes, selon les dires du directeur juridique. Il fait référence à Google, Amazon « et peut-être Apple ou Facebook va s’y glisser ». Pour lui, des obligations de la justice américaine pourraient bousculer le marché et permettre à tout le monde d’être compétitif.