Mutinerie à l’usine de Quanta (MacBook) : les raisons de la colère
Vendredi 6 mai, des centaines d’employés de l’usine de Quanta en Chine se sont mutinés et ont franchi de force les portails de sécurité afin de retourner à leur domicile. Cette « évasion » spectaculaire, en partie filmée, s’est déroulée dans un chaos indescriptible, certains des employés n’hésitant pas à se battre avec les gardes à l’entrée de l’usine ! Pour rappel, Quanta produit des MacBook Pro dans cette unité de production, ce qui devrait occasionner de nouveaux retard de livraison, d’autant que le site ne tournerait actuellement qu’à 30% de ses capacités.
Au delà du choc des images, on en sait désormais un peu plus sur les raisons qui ont poussé les ouvriers à se révolter. Avant d’entamer la partie « explications », il convient tout d’abord de décrire les conditions de vie des employés dans une usines en circuit fermé : les ouvriers sont logés sur place et ont droit à des dortoirs sur l’ensemble du campus, ils restent sur le campus pendant de longues périodes, généralement un mois, personne n’entre ou ne sort de l’usine sans un test négatif sur place, et enfin, toute personne testée positive lors d’une tentative d’entrée est envoyée dans un centre de quarantaine.
Trois raisons, qui se cumulent sans doute, auraient poussé de nombreux employés à s’échapper massivement de l’usine. La première raison est d’ordre organisationnelle : Quanta aurait interdit aux employés de rejoindre leur dortoir lors des périodes légales de repos journalier, ces derniers étant obligés de rester proches des zones de production. Impossible de bien récupérer dans ces conditions.
La seconde raison est la peur de l’infection au COVID-19, ou plutôt la peur des mesures de quarantaine qui suivent un test positif au Covid. Enfin, plusieurs ouvriers craindraient que le démarrage d’un cluster à l’intérieur de l’usine aboutisse in fine à un confinement total de l’usine, sans aucune possibilité de sortie durant un temps indéterminé (y compris donc durant la journée de congé hebdomadaire).
Respect à eux de ne pas avoir cédé à cette dictature sanitaire. La séquestration ne devrait jamais être légalisée.