Si l’on en croit des fuites toutes récentes, le casque Reality Pro d’Apple disposerait d’écrans avec une très forte densité de pixels (4000 ppp) et aussi extrêmement lumineux puisque l’on parle tout de même d’une luminosité max de 5000 nits ! Mais pourquoi donc un tel niveau de luminosité qui aurait toutes les chances de nous cramer les rétines ? La réponse tient au choix, très probable, du type de lentilles qui seront positionnées devant les écrans du Reality Pro.

Reality Pro concept

Il existe deux grands types de lentilles pour les casques VR : les lentilles de Fresnel, les plus courantes (on les trouve dans le Meta Quest 2, le PSVR 2, etc.) se trimballent une palanquée de défauts – effets « godrays » lié aux stries circulaires des lentilles, casques épais à cause de l’espace nécessaire entre la lentille et l’écran, distorsion de l’image devant être corrigée de façon logicielle, petit sweet spot, aberrations chromatiques – mais elles ont aussi comme qualité principale de bien laisser passer la lumière émise par l’écran grâce à leur structure à couche de verre unique.

Fresnel Pancake

Les lentilles Pancake éliminent tous les défauts listés plus haut, et surtout facilitent la conception de casques bien moins épais. La structure en deux voire trois  couches de ces lentilles (d’où leur nom de « Pancake ») leur permet en effet d’être placées plus proche des écrans. Cette structure particulière efface aussi mécaniquement les distorsions sur les bords de l’image, ce qui signifie qu’aucune resource de calcul ne sera nécessaire pour éliminer de façon logicielle des distorsions, comme cela est le cas avec les lentilles de Fresnel.

Les larges lentilles du Pico 4 permettent d’agrandir le FoV. Ce sera aussi sans doute le cas avec le Reality Pro si les rumeurs de FoV à 120° sont justes.

Tout cela est bel et bien bon, mais les lentilles Pancake ont aussi deux défauts : leur FoV (champ de vision) est en général moins grand que celui des lentilles de Fresnel (ce n’est plus le cas avec les nouvelles générations de Pancake, comme celle que l’on trouve dans le Pico 4), et surtout, la structure en deux couches fait que la luminosité que reçoit l’œil est largement atténuée. Pour compenser cette baisse de luminosité, les constructeurs de casques VR peuvent donc opter soit pour des dalles LCD très lumineuses… mais qui vont alors brûler les blancs et enlever du détail dans l’image (comme cela est le cas avec le Pico 4) ou alors opter pour des dalles micro OLED beaucoup plus chères à produire, qui permettent un niveau de luminosité encore plus élevé, et ce sans aucune perte de détails (et qui sont aussi capables de monter dans les très grandes densité de pixels). Voilà pourquoi, même avec des écrans 4K et à la luminosité de 5000 nits, le Reality Pro ne nous brûlera pas nos mirettes : le niveau de luminosité qui atteindra réellement nos yeux sera lui bien inférieur à 5000 nits… et encore heureux !