C’est la stupeur en Inde : le ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal, ainsi que deux de ses collaborateurs ont été arrêtés le vendredi 29 mars, soit peu de temps avant une période d’élections, pour des motifs de corruption. Kejriwal est le chef du parti Aam Aadmi, également connu sous le nom de « parti de l’homme ordinaire ». Ce parti est considéré comme un opposant au gouvernement en place dirigé par le premier ministre Narendra Modi, ce qui explique que dans ce contexte, les soutiens de Kejriwal affirment que l’arrestation a des motivations avant tout politiques.

Apple refuse toujours de déverrouiller l’iPhone de suspects dans des affaires criminelles

Pour corser le tout, Kejriwal refuse désormais de déverrouiller son iPhone, alors même que les autorités (l’Enforcement Directorate) souhaitent accéder au contenu du mobile afin d’obtenir des informations sur la stratégie électorale de l’opposant et ses alliances pré-électorales. L’ED aurait bien demandé à Apple de déverrouiller l’iPhone… mais il semblerait que le californien n’ait pas accédé à la demande des autorités. Trois autres iPhone auraient été saisis durant la vague d’arrestations, et l’on ne sait pas encore si les autorités ont fait des demandes de déverrouillage (à Apple) pour ces trois modèles. Pour rappel, Apple s’est déjà refusé à déverrouiller les iPhone de plusieurs suspects aux Etats-Unis (y compris dans des affaires de terrorisme), et n’a pas hésité à défendre devant la justice, et face au FBI, le chiffrement et la sécurité de son smartphone.

Ce refus de collaborer avec les autorités pourrait-il ternir les bonnes relations d’Apple avec le gouvernement indien ? C’est toute la question. La firme de Cupertino a mis des années à émerger sur le marché indien, en partie à cause des nombreux freins commerciaux imposés aux sociétés étrangères par le gouvernement de Narendra Modi.