Le gouvernement britannique et Apple sont actuellement au cœur d’un bras de fer juridique et diplomatique concernant l’accès aux données chiffrées des utilisateurs d’iCloud. Les autorités britanniques ont demandé au fabricant d’iPhone de contourner ses mesures de sécurité avancées pour accéder à certaines données dans le cadre d’enquêtes liées à la sécurité nationale et à la criminalité. Cela implique ainsi de créer une porte dérobée (backdoor) au niveau d’iCloud.

Face à cette requête, Apple a décidé de retirer sa fonction de protection avancée des données pour iCloud au Royaume-Uni, marquant ainsi son refus de se conformer à cette demande.

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Des discussions entre le Royaume-Uni et les États-Unis

Afin de résoudre cette impasse, des discussions de haut niveau ont eu lieu entre des responsables britanniques et leurs homologues américains, selon Bloomberg. Ces pourparlers ont été engagés par le Royaume-Uni dans le but de clarifier la situation et de dissiper les malentendus concernant les intentions des autorités britanniques. Le Royaume-Uni a expliqué ne pas chercher à obtenir un accès général aux données personnelles des utilisateurs. Aussi, les demandes concerneraient uniquement les enquêtes portant sur des crimes graves tels que le terrorisme ou les abus sexuels sur mineurs. Chaque demande d’accès aux données nécessiterait une autorisation judiciaire distincte et ces mesures seraient limitées aux criminels résidant au Royaume-Uni, excluant les citoyens américains.

En parallèle, les discussions ont souligné l’importance de maintenir une coopération étroite entre les services de renseignement britanniques et américains, surtout dans un contexte de lutte contre la criminalité et le terrorisme. Le Royaume-Uni et les États-Unis ont déjà signé un accord sur l’accès aux données en 2019, garantissant la protection des droits des citoyens américains.

Apple s’oppose fermement à une backdoor

Apple, pour sa part, a fermement rejeté l’idée d’une backdoor au niveau d’iCloud, une fonctionnalité qui permettrait un accès direct aux données chiffrées des utilisateurs. « Nous n’avons jamais créé de porte dérobée ou de clé maîtresse pour aucun de nos produits ou services et nous ne le ferons jamais », a récemment indiqué l’entreprise.

Selon Apple, la demande du Royaume-Uni représente un excès de pouvoir sans précédent qui pourrait affecter la sécurité globale des utilisateurs à l’échelle mondiale. L’entreprise a ainsi clairement indiqué qu’elle privilégierait le retrait de certaines fonctionnalités de sécurité plutôt que de se soumettre à une telle exigence.