Apple a massivement investi dans des initiatives environnementales, notamment via son programme « Apple 2030 » qui vise à atteindre la neutralité carbone sur l’ensemble de ses activités et du cycle de vie de ses produits d’ici 2030. Cependant, malgré des efforts louables pour réduire ses émissions de carbone et compenser celles-ci par des crédits carbone et divers projets environnementaux, nombre d’observateurs spécialistes des questions écologiques soulignent que les lancements annuels de multiples appareils et la récente course à l’intelligence artificielle vont clairement à l’encontre d’objectifs de durabilité profonds. Les crédits carbone eux-mêmes sont souvent perçus comme du « greenwashing », voire comme un droit détourné à polluer.

eucalyptus

Un exemple marquant de ces préoccupations est l’investissement d’Apple dans des plantations d’eucalyptus au Brésil, des végétaux censés absorber rapidement le dioxyde de carbone. Si l’idée semble à priori logique — des arbres à croissance rapide pour piéger le carbone —, des écologistes avertissent que l’introduction d’espèces non indigènes comme l’eucalyptus peut nuire aux écosystèmes locaux, assécher les ressources en eau et encourager des monocultures nuisibles. Le journaliste spécialiste en sciences Gregory Barber souligne ainsi dans une enquête que, malgré de bonnes intentions affichées par la firme de Cupertino, cette initiative (et d’autres du même type) reste avant tout un moyen pour Apple de se présenter comme un bon élève de la lutte contre le réchauffement climatique, alors même que les effets écologiques restent limités.  A problème complexe, il faut des solutions complexes… ce que ne seraient pas les plantations d’eucalyptus.