Longtemps réticent à rejoindre Apple News, le Daily Mail change aujourd’hui de stratégie et cherche désormais à intégrer la plateforme d’actualités d’Apple au Royaume-Uni. Après avoir rejeté cette option lors du lancement du service outre-Manche, le tabloïd britannique estime désormais qu’ignorer Apple News n’est plus viable tant l’application est devenue centrale dans la distribution numérique de l’information. Le quotidien, déjà présent sur l’édition américaine d’Apple News depuis 2015, avait alors jugé la collaboration décevante, pointant une absence de revenus et la crainte d’une cannibalisation de son audience en ligne. Mais voilà, face à la popularité grandissante de l’application, la maison-mère DMG Media considère aujourd’hui que l’accès à Apple News est « indispensable » pour maintenir sa visibilité et son lectorat numérique.

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Des tensions autour des critères d’Apple

DMG Media accuse Apple de freiner son intégration au Royaume-Uni en imposant des conditions jugées arbitraires. Selon le groupe, la firme de Cupertino privilégierait les partenariats capables « d’élargir le gâteau » plutôt que de redistribuer l’audience existante entre les médias déjà présents. Plus surprenant encore, Apple aurait estimé que le flux massif d’articles du Daily Mail risquerait de « saturer l’écosystème » de son application.

Dans sa plainte déposée auprès de la Competition and Markets Authority (CMA), DMG dénonce des pratiques « discriminatoires » et accuse Apple d’utiliser sa position dominante dans le mobile pour faire d’Apple News un outil incontournable de distribution. Le régulateur britannique, qui enquête déjà sur l’influence d’Apple et de Google dans l’économie numérique, pourrait donc être amené à examiner ce nouveau dossier.

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Un contexte réglementaire sous tension

Ce bras de fer intervient alors que le gouvernement britannique envisage d’introduire des règles inspirées de l’Union européenne pour encadrer le pouvoir des géants technologiques. Apple a déjà mis en garde Londres, menaçant de retarder certaines fonctionnalités sur le marché local en cas de régulation jugée trop contraignante. Alors que la distribution de l’information passe de plus en plus par des intermédiaires technologiques (Apple, Google, Microsoft, Meta, entre autres…), la question du partage de la valeur et du contrôle de l’audience reste toujours au cœur des tensions.