Aylo, la maison-mère de Pornhub, Brazzers, Redtube et YouPorn, a demandé cette semaine à Apple, Google et Microsoft de prendre en charge la vérification de l’âge des utilisateurs directement au niveau de leurs produits (iPhone, iPad, Mac, etc). Dans des lettres adressées aux géants de la tech relayées par Wired, le groupe de sites pornographiques plaide pour une authentification basée sur l’appareil plutôt que site par site.

Pornhub

Un modèle économique menacé par les lois de protection

Derrière cet appel à la responsabilité partagée se cache une réalité économique brutale. Les législations récentes aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France, qui obligent les sites adultes à vérifier l’identité des visiteurs afin d’interdire l’accès aux mineurs, ont décimé l’audience des plateformes d’Aylo. En Louisiane, où Pornhub s’est conformé à la loi, le trafic a chuté de 80 %. Même constat au Royaume-Uni. En France, la baisse a été de 28 %.

Pour Alex Kekesi, vice-présidente de la marque et de la communauté chez Pornhub, le système actuel qui demande une pièce d’identité à l’internaute est contre-productif : « Nous avons vu une augmentation exponentielle des recherches vers des sites alternatifs sans aucune restriction d’âge ».

L’argument est simple : les lois actuelles sont inefficaces car facilement contournées par des VPN et la multiplication des vérifications par des tiers pose des risques majeurs pour la vie privée. Aylo rêve d’un monde où « chaque téléphone, tablette ou ordinateur commencerait comme un appareil sécurisé pour les enfants », et où seuls les adultes vérifiés pourraient débloquer l’accès au contenu X.

Apple, Microsoft et Google réagissent

La réponse des géants de la tech est glaciale. Google a rétorqué qu’il n’autorise pas les applications pour adultes sur son Play Store et a ajouté :

Google s’engage à protéger les enfants en ligne, notamment en développant et en déployant de nouveaux outils de vérification de l’âge tels que notre API Credential Manager, qui peut être utilisée par les sites Web. Nous n’autorisons pas les applications de divertissement pour adultes sur Google Play et tenons à souligner que certains services à haut risque tels qu’Aylo devront toujours investir dans des outils spécifiques afin de respecter leurs obligations légales et leurs responsabilités.

De leur côté, Microsoft et Apple ont décliné tout commentaire direct, renvoyant vers leurs politiques existantes : contrôles parentaux, comptes enfants et filtrage Web. Pour l’instant, la sociétés de la tech refusent catégoriquement de devenir le policier de l’âge pour le compte de l’industrie pornographique, laissant Aylo seul face à ses obligations légales et à la fuite de ses utilisateurs.