On peut apprécier le côté « rebelle » de Julian Assanges et ne pas forcément toujours goûter aux effets d’annonce de Wikileaks. Les piratins de Wiki ont livré en pâture une nouvelle fournée de mails de la campagne d’Hillary Clinton, et si on y trouve quelques informations réellement sensibles ou croustillantes, d’autres « révélations » semblent plus tenir du faux-buzz et n’apportent pas grand chose au débat démocratique. Ainsi peut-on lire dans cette masse de documents un mail de Lisa Jackson, la SVP d’Apple en charge de l’Ecologie et du Social, qui confirme à John Podesta (le responsable de campagne d’Hillary Clinton) qu’Apple envoie au gouvernement des centaines de fois par mois des informations concernant certains Apple-Users et leurs appareils.

Lisa Jackson

Lisa Jackson dans la tourmente suite aux « révélations » de WikiLeaks ? Pas vraiment…

Mais ces envois n’ont rien d’illégal et n’ont aussi rien à voir avec les données chiffrées contenues dans un iPhone puisqu’ils correspondent à « des mandats et autres formes de processus légaux ». Cette information est parfaitement connue : Apple envoie aux autorités tout ce qui tombe sous le coup d’un mandat ou d’un ordre de justice…mais ne peut aller au delà des chiffrements mis en place sur ses appareils (l’affaire Apple vs FBI l’a bien montré). Il n’y a donc pas ici de collaboration « secrète » entre Apple et le gouvernement américain et Cupertino ne fait que se plier à la loi sans pour autant travestir la sécurité de ses appareils.

Les méta-données mobiles ainsi que les contenus non-chiffrés d’iCloud peuvent donc aujourd’hui se retrouver dans les mains des autorités compétentes suites aux demandes express d’un juge, et ce n’est pas en soi un scandale. D’ailleurs, Apple réfléchissant à la meilleure façon de chiffrer iCloud aussi fortement que l’iPhone, les autorités n’auront bientôt plus accès qu’aux méta-données et au contenu des appels téléphoniques. Mais on sent bien tout de même que Wikileaks aimerait laisser croire qu’Apple est ici le grand méchant qui alimente une autoroute de données privées entre ses serveurs et ceux de la NSA...