Un récent Wall Street Journal livre une critique au vitriol des gros cabinets d’avocats qui représentent les géants de la tech comme Apple, Amazon et Google, les accusant non seulement de donner de mauvais conseils juridiques, mais aussi d’encourager activement leurs clients à contourner ou à enfreindre la loi ! Sans surprise, l’article prend pour exemple le procès opposant Epic Games à Apple, procès durant lequel la firme de Cupertino a abusé du concept de secret professionnel pour retenir des milliers de documents internes. Le juge en charge du dossier a récemment estimé qu’Apple avait bafoué l’esprit de la décision judiciaire initiale et a même accusé un cadre supérieur d’avoir menti sous serment, ce qui a abouti à l’ouverture d’une enquête criminelle.  Le WSJ suggère que l’équipe juridique d’Apple aurait activement contribué à cette stratégie du contournement, au risque de ternir la crédibilité et l’image de l’entreprise.

L'avocat du Diable

Affiche du film L’Avocat du Diable

L’article va encore plus loin en affirmant que ce comportement est répandu dans tout le secteur de la tech, les avocats étant soupçonnés d’exploiter le secret professionnel pour protéger leurs clients de toute responsabilité. Des experts cités expliquent que ces avocats, très grassement rémunérés, sont incités à tout faire pour défendre les intérêts de leurs entreprises, sans en subir eux-mêmes les conséquences. Ces pratiques auraient instauré une culture d’« illégalité » chez certaines des entreprises technologiques les plus influentes au monde, où le pouvoir financier et les manœuvres juridiques leur permettent de fonctionner en dehors des règles habituelles. L’avocate spécialisée en droit de la concurrence Megan Gray qualifie cette dérive de « privilège des riches », soulignant que même lorsqu’un abus est révélé, les sanctions restent rares et insuffisantes pour provoquer un réel changement d’attitude.