Dans le domaine du respect des droits humains et de l’environnement, Apple est passé en quelques années de mauvais élève pointé du doigt par toutes les organisations indépendantes au rang de premier de la classe. Tout n’est certes pas parfait, mais aucune autre entreprise de technologie aujourd’hui ne produit des efforts aussi sensibles et réels qu’Apple pour améliorer le sort des salariés de ses fournisseurs, et faire en sorte que la production massive d’iPhone, d’iPad et autres iBidules à venir ne plombe trop les ressources énergétiques de notre planète. Félicité par Greenpeace qui lui accorde une note parfaite sur la gestion de ses fermes de serveurs, basées à 100% sur l’énergie renouvelable, Apple est aussi très actif sur le front des conditions de travail, avec plusieurs dizaines d’audits d’usines par an, qui se soldent d’ailleurs par un compte rendu détaillé disponible sur le site du fabriquant.

Si les améliorations sont réelles sur ces deux fronts environnementaux et sociaux , il reste un point très sensible et particulièrement sinistre qui concerne les minerais de la guerre, c’est à dire l’extraction de composants comme l’Or, le Tantale, le Tungstène ou l’Etain dans des zones de conflit. Ces composants sont essentiels pour la fabrication des iPhone et des iPad mais les conditions d’extraction, au Congo le plus souvent, flirtent souvent avec la ligne rouge de l’esclavage humain.

mine d'extraction-angola-congo

Apple a donc imposé à ses fournisseurs de composants des règles claires à respecter, sans quoi l’accord passé entre Apple et le fournisseur est définitivement rompu. Le californien joue ici de son poids énorme sur le marché mondial des composants pour infléchir une situation désastreuse. Apple va même plus loin puisqu’il impose des contrôles dans des mines pourtant difficiles d’accès, ce qui met une pression supplémentaire sur les épaules de ceux qui seraient tenté de renouer avec des méthodes de travail dignes des pyramides.

Tous ces efforts sont recensés dans un document qui a été remis hier à la Securities Exchange Commission, un point qui valide de fait les actions entreprises puisque par définition, tout ce qui est donné à la SEC doit pouvoir être vérifié sous peine de très lourdes sanctions.

Apple précise toutefois qu’il reste encore beaucoup à faire pour « nettoyer » la chaîne d’extraction des minerais, mais il est au moins certain, et c’est déjà beaucoup, que le californien oeuvre réellement dans ce sens. Même si la raison profonde de cette prise de conscience est sans doute plus liée à l’image de l’entreprise qu’à un soucis sincère des conditions de travail d’ouvriers africains, il n’en reste pas moins que seul le résultat compte en la matière.